Depuis mardi soir à Dakar, Pape Mamadou Pouye, Aliou Samba Diassé et Ibrahima Abdoukhalil Bourgi, tous complices de Karim Wade pour le délit d’enrichissement illicité, sont libres.
“Le juge d’application des peines du Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar a autorisé la sortie sous escorte du territoire national des détenus condamnés Ibrahima Aboukhalil et Alioune Samba Diassé, à la demande de leurs conseils”, a annoncé, mardi 31 mai, le ministère sénégalais de la Justice sénégalaise.
Tandis que le procureur spécial près la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite précise que Ibrahima Aboukhalil et Alioune Samba Diassé bénéficient d’une “autorisation de sortie du territoire (sénégalais) pour des raisons humanitaires”.
Quant à Pape Mamadou Pouye, il bénéficie d’une liberté conditionnelle qui ne peut être accordée que par le ministère de la Justice. Au Sénégal, pour faire valoir cette liberté, le détenu doit purger la moitié de sa peine, avoir une bonne conduite carcérale et son jugement être définitif, selon Sidiki Kaba, ministre de la Justice. Or, Pape Mamadou Pouye avait été condamné, 23 mars 2015, à l’image d’Alioune Samba Diassé à cinq ans de prison pour complicité d’enrichissement illégal et à une amende de 69,11 milliards de francs CFA.
La libération de ces trois complices de Karim Wade, ancien ministre et fils de l’ex-président Abdoulaye Wade, lui-même, qui purge, depuis 2013, une peine de prison de six ans d’emprisonnement et d’une amende de 138 milliards de francs CFA.
Cette décision de la justice de désserrer l’étau judiciaire intervient 72 heures après la tenue du dialogue national au Palais, au palais de la République où Abdoulaye Wade a mandaté Oumar Sarr, coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (PDS) auquel milite Karim Wade. Depuis lors, les langues se délient sur la libération de Karim Wade, surtout que Macky Sall a téléphoné au lendemain du dialogue à son prédeccesseur au pouvoir, Abdoulaye Wade pour lui souhaiter “joyeux anniversaire” à l’occasion de ses 90 ans.
“Abdoulaye Wade n’est ni un enfant ni un enfant de chœur. Je conçois mal qu’il appuie ou bénisse un contact public et détendu entre Macky Sall et Oumar Sarr, sans des réglages à gogo et en amont. (…) Des personnes discrètes servent, depuis le mois d’avril, de courroies de transmission entre Versailles (résidence d’Abdoulaye Wade) et l’avenue Roume (palais de la République Dakar)”, analyse le politologue Babacar Justin Ndiaye dans le journal “L’Observateur”.
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