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Cameroun: accusé de harcèlement par sa cheffe de Cabinet, Judith Espérance Nkouete Messah, Mouangue Kobila la licencie.

Source: Jeune Afrique

Alors que le président de la Commission des droits humains du Cameroun est accusé de harcèlement sexuel par son ancienne cheffe de cabinet, Judith Espérance Nkouete Messah, cette dernière vient d’être licenciée. Une décision qui provoque un tollé

Judith Espérance Nkouete Messah ne fait plus partie de l’effectif de la Commission des droits humains du Cameroun (CDHC). Elle a été licenciée de son poste de cheffe de service de la traduction et de l’interprétation par James Mouangue Kobila, président de la
commission. Cette décision a été prise à l’issue d’un conseil de discipline qui s’est tenu le 27 février au siège de l’institution.

Bataille juridique
Ce conseil de discipline intervient alors que Judith Espérance Nkouete Messah, ancienne cheffe de cabinet de James Mouangue Kobila, accuse ce dernier de « harcèlement sexuel », « outrage privé à la pudeur », « menaces sous conditions », « chantage », « blessures
légères » et « diffamation ». En date du 12 janvier, elle l’avait traduit par voie de citation directe devant le tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre-administratif. La première audience, présidée par la magistrate Aïssatou Adama, a eu lieu le 6 février et
l’affaire a été renvoyée au 5 mars.
Le 19 décembre 2023, alors que l’affaire était encore pendante en justice, James Mouangue Kobila avait saisi le conseil de discipline de la commission pour se plaindre de Judith Espérance Nkouete Messah.


Il l’accuse de « défaillances et négligences graves dans l’accomplissement de [ses] tâches professionnelles ; insubordination caractérisée et désobéissance envers la hiérarchie ; retards excessifs en permanence, absences non justifiées, répétées et prolongées ».
Le conseil de discipline avait initialement prévu une première séance le 25 janvier. Cependant, Judith Espérance Nkouete Messah n’avait pas pu y assister, expliquant qu’elle devait subir une opération chirurgicale. Une deuxième date avait donc été programmée le 13 février mais cette dernière, toujours en convalescence, n’avait une nouvelle fois pas pu y assister et avait alors été sommée de se présenter à la séance fixée le 27 février.
Elle avait saisi le TPI en référé avant le 27 février pour contester la validité des actions du conseil de discipline et bloquer ce dernier. Il estime que celui-ci ne peut pas agir avant que soit jugée l’affaire opposant sa cliente à James Mouangue Kobila au pénal. Le criminel tient le civil en l’état, c’est à dire qu’on on évacue d’abord les questions pénales (avant
de prendre des mesures disciplinaires).
De son côté, la magistrate hors hiérarchie, Lucy Asuagbor Ayuk Nkongho, a estimé que l’action disciplinaire était autonome par rapport à l’action pénale et que le référé de Me Jean Philippe Ella Ella ne suffisait pas à suspendre les actions du conseil de discipline qu’elle dirige. C’est sur la foi de cette vision que l’instance a décidé du
licenciement de Judith Espérance Nkouete Messah.

« Graves dérives éthiques »

James Mouangue Kobila ne ménage pas son énergie pour se défendre des accusations dont il fait l’objet. Après avoir transmis à Jeune Afrique la décision du conseil de discipline, il a tenu à partager des centaines de fichiers, messages de soutien de collaborateurs, captures
d’écran de conversations avec Judith Espérance Nkouete Messah, documents de la commission relatifs à l’affaire, etc. Il attaque surtout tout particulièrement son ancienne collaboratrice.

Selon lui, celle-ci « a utilisé tous les moyens imaginables et inimaginables pour asseoir son emprise sur [lui], son patron, dans le but de devenir la super patronne de l’institution nationale des droits humains du Cameroun ». Cependant, poursuit-il, « confrontée à
l’échec et incapable de reconnaître que ses manœuvres ne pouvaient prospérer, elle est entrée dans un engrenage de comportements professionnellement scandaleux, tout en se croyant toute-puissante et capable de soumettre l’institution nationale de souveraineté qu’est la CDHC à ses caprices ».

Judith Espérance Nkouete Messah affirme quant à elle être victime de harcèlement, lequel aurait eu des conséquences graves sur sa santé. Un rapport médical qu’elle a transmis à Jeune Afrique fait état « d’un saignement anormal et quasi ininterrompu jusqu’à cinq mois après son accouchement ». Par ailleurs, Judith Espérance Nkouete Messah
mentionne que Mouangue Kobila la menaçait déjà alors qu’elle était encore enceinte

J’avais décidé de suivre la voie que m’a recommandée mon mari et que,faute de cela, il me traduirait en conseil de discipline, en vue de mon licenciement », explique-t-elle. Or, « du temps où j’étais encore sa cheffe de cabinet, il m’a dit que lorsqu’il traduisait une personne en conseil de discipline, ce n’était pas pour autre chose que pour la
licencier. Tous les membres du conseil ont une crainte révérencielle de
sa personne », ajoute-t-elle.
Elle trouve curieux que, « pendant qu’on [la] traduit en conseil de discipline, il y a une note ad hoc qui remplace les anciens délégués du personnel pour en introduire d’autres, notamment par l’un de ses prophètes ». Surtout, elle s’insurge contre la règle du conseil de
discipline, qui stipule qu’elle « ne peut [se] faire défendre que par un cadre de la CDHC ». « Quel est le cadre qui osera s’exposer à l’ire du patron en venant me défendre tout en mettant en péril sa carrière ? », s’interroge la mise en cause.
L’ONG de défense des droits humains Mandela Center International, a dénoncé de

« graves dérives éthiques » et une « théâtralisation de la CDHC » par James Mouangue Kobila. Le 29 février, elle a par ailleurs « exigé avec fermeté [que James Mouangue Kobila] soit immédiatement déchargé de ses fonctions pour faire face à la justice »

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