Le prix Nobel de la paix, celui qui est peut-être le plus attendu de la communauté internationale car il a une portée très symbolique, a été attribué cette année par le comité norvégien au président colombien, Juan Manuel Santos. Une récompense pour saluer ses efforts diplomatiques pour accéder à un accord de paix avec la guérilla des Farc. Un Nobel pour soutenir les autorités colombiennes alors que s’ouvre une période d’incertitude. Pour les partisans à l’accord de paix, qui avaient voté oui dimanche lors du référendum, ce prix Nobel est donc une très belle surprise.
Jour de fête pour les partisans de la paix négociée. L’attribution du prix Nobel a Juan Manuel Santos leur fait croire qu’elle est possible Elle semblait compromise depuis la victoire du non au référendum dimanche dernier.
Les pro-paix sont d’autant plus optimistes aujourd’hui qu’à La Havane les négociateurs de l’accord de paix ont émis un communiqué conjoint conciliant. « Le non a gagné, dit le texte du gouvernement et des FARC, nous devons écouter tous les secteurs de la société pour trouver une issue à la crise ».
Les FARC entre-ouvrent la porte de la renégociation de l’accord demandée par le camp du non. Celui-ci se retrouve en porte à faux. Et menacé de division. Son meneur Alvaro Uribe a froidement félicité son adversaire pour le Nobel.
Sur les réseaux sociaux, les plus fanatiques des opposants enragent. D’autres qui ont voté non se réjouissent. Ils espèrent que ce Nobel va décoincer la situation en faveur d’une renégociation. Et de la paix. C’est probablement le scénario souhaité par les membres du Comité Nobel.
Ce qu’il change, ce prix Nobel, c’est l’équilibre du jeu des forces dans lequel Santos était mal placé après le résultat du référendum. Et je crois que cela ouvre des possibilités pour débloquer ce que le résultat du référendum a bloqué… (José Dario Rodriguez Cuadros, docotrant à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris).
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