Une nouvelle secousse de magnitude 7,3 a touché le sud-ouest du Japon dans la nuit de vendredi à samedi, faisant au moins 18 morts. Une alerte au tsunami a vite été levée mais de nombreux dégâts sont à déplorer.
Un puissant tremblement de terre, de magnitude 7,3 selon l’agence météorologique japonaise, a de nouveau frappé le sud-ouest du Japon dans la nuit de vendredi à samedi, tuant au moins 18 personnes et provoquant destructions, incendies et glissement de terrain.
« Seize personnes ont péri dans le deuxième séisme », a indiqué à l’AFP Mariko Kuramitsu, fonctionnaire de la préfecture de Kumamoto. Une université de la région a par ailleurs annoncé la mort de deux de ses étudiants.
1500 personnes ont été blessées, 80 sérieusement, selon le gouvernement japonais cité par le quotidien anglophone The Japan Times. 170 000 logements n’ont pas d’électricité, a rajouté le secrétaire général du Cabinet Yoshihide Suga, Neuf personnes avaient déjà péri dans un premier séisme d’une magnitude de 6,5 survenu jeudi soir.
Ces nouvelles secousses ont mis à rude épreuve les nerfs des habitants, éprouvés par les répliques à répétition, et déclenché une gigantesque coulée de boue et de pierres, emportant des maisons et coupant une autoroute.
Des personnes prisonnières des décombres
Une petite éruption du volcan Aso, situé sur la même île de Kyushu, a par ailleurs été observée, selon les autorités, mais le niveau d’alerte n’a pas été élevé et le lien avec les séismes n’a pas été formellement établi.
Onze personnes se trouvaient bloquées dans un immeuble d’habitation de l’université de Tokai à Minami-Aso près du glissement de terrain, a précisé un autre représentant de la préfecture. Selon la chaîne TBS, sept d’entre elles ont cependant pu être sauvés.
« Des incendies ont éclaté en beaucoup d’endroits » et de « graves dommages sont constatés dans de vastes zones », a relevé Yoshihide Suga. Un pont de 200 mètres effondré, des routes fissurées voire éventrées, un sanctuaire séculaire démoli: des images télévisées montraient des scènes de désolation.
« Mon corps rebondissait sur le lit »
Le nouveau tremblement de terre, de magnitude 7,0, d’après l’Institut de géophysique américain (USGS), est survenu samedi à 1h25 heure locale à une profondeur de 10km seulement, suivi de multiples répliques. L’agence de météorologie japonaise l’a évalué à 7,3, précisant que celui de jeudi était en fait un choc « précurseur ».
« Nous sommes sorties de la maison à cause des secousses qui n’en finissaient pas », a raconté Hisako Ogata, 61 ans, évacuée avec sa fille dans un parc de Kumamoto où une cinquantaine de personnes étaient assises sur des bâches de plastique bleu. « On a eu tellement peur, mais heureusement nous sommes vivantes! »
« J’ai été réveillé par le séisme. Mon corps rebondissait sur le lit. Le téléviseur est tombé », a témoigné un photographe de l’AFP. Un hôpital de la ville de Kumamoto qui penchait dangereusement était évacué en fin de nuit samedi. L’aéroport a été fermé en raison de la chute du plafond du terminal, des dizaines de milliers de foyers étaient privés d’électricité et de nombreuses usines à l’arrêt (Toyota, Honda, Sony…).
Pas d’anomalie dans les centrales
La première secousse dans la nuit de jeudi à vendredi, d’une violence inédite pour bien des riverains, avait endommagé le château de Kumamoto, vieux de 400 ans, et détruit de nombreuses maisons dans la petite ville voisine de Mashiki. Les sauveteurs avaient sorti saine et sauve des décombres une fillette de huit mois, plus de six heures après le tremblement de terre. Au total, 1500 blessés, dont 80 grièvement, ont été recensés depuis jeudi soir.
Aucune anomalie n’a été relevée dans la centrale nucléaire de Sendai, a assuré la compagnie Kyushu Electric Power. Les autres installations nucléaires situées dans la région secouée, à savoir celles d’Ehime et Genkai, n’ont pas été affectées.
Le Premier ministre Shinzo Abe était attendu dans la journée de samedi dans la région, mais sa visite a été annulée et un conseil de crise convoqué. Le gouvernement va envoyer 20 000 hommes sur place au cours du week-end. Pendant ce temps, les répliques continuent, comme à 7h30 heure française, où un séisme de 4,5 a touché la préfecture de Kumamoto.
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