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Hongrie : le référendum anti-migrants invalidé faute de votants

Les Hongrois étaient appelés à voter par référendum ce dimanche 2 octobre pour ou contre la relocalisation de réfugiés dans le pays. Une consultation initiée par le Premier ministre qui souhaitait faire avaliser sa politique anti-migrants. La quasi-totalité des votants a comme prévu dit «non» à la politique européenne de quotas de migrants, mais la participation n’a été que d’environ 40%. Il aurait falllu 50 % pour que le scrutin soit valide. L’Union européenne « ne pourra pas imposer sa volonté à la Hongrie », a réagi Viktor Orban.

En dépit d’une campagne très agressive aux yeux de ses détracteurs, le parti du Premier ministre Viktor Orban n’a pas réussi à mobiliser un nombre suffisant d’électeurs. Selon des chiffres officiels quasi définitifs la participation est inférieure à 45% et les votes exprimés n’ont représenté que 40% des inscrits, ce qui invalide la consultation.

Plusieurs ONG et un parti satirique avaient appelé à invalider les bulletins. La majorité de l’opposition avait appelé à boycotter le scrutin. C’est le cas de ces trois partis de centre droit et de centre gauche réunis ce dimanche soir dans un bar de Budapest. Députés et militants affichent un large sourire.

Pour Zsuzsanna Szelenyi, députée du petit parti de centre gauche Ensemblen ce résultat est une bonne nouvelle. « Le gouvernement hongrois était en campagne depuis plus d’un an. Ça a été une campagne de haine. Nous étions très inquiets que la plupart des Hongrois ne se mettent à croire à tous les mensonges que le gouvernement a proférés durant cette campagne dans tout le pays, explique-t-elle. Ça été une campagne absolument injuste. Les ressources du gouvernement étaient cent fois supérieures à celles de toute l’opposition réunie. Nous étions donc très inquiets. Mais finalement, le fait que les Hongrois ne soient pas allés voter en nombre suffisant, ce qui a eu pour effet de rendre le référendum invalide, est une victoire pour l’opposition. C’est aussi une victoire pour l’Europe parce que ça signifie qu’une telle campagne contre les migrants, contre l’Europe, ne marche tout simplement pas en Hongrie, donc nous sommes très contents de ce résultat. »

L’opposition réclame la démission d’Orban

C’est une victoire, a dit le président du parti Mouvement pour une Hongrie moderne. Avec ce boycott, « la nation hongroise a réussi à sauver l’honneur de la patrie ». Il appelle à la démission du Premier ministre. « Dans une démocratie, ce serait le minimum qu’on pourrait attendre. Souvenez-vous, le référendum du Brexit a eu lieu exactement il y a cent jours. Et que s’est-il passé le lendemain ? David Cameron a démissionné, rappelle-t-il. Je ne m’attends pas à ce qu’Orban démissionne parce que nous ne sommes pas en démocratie, mais en autocratie. »

Un sentiment que partage le président du parti Ensemble, Victor Szigetvari. « Dans un pays normal, après un tel échec, le Premier ministre devrait démissionner. Mais je ne suis pas si optimiste, il va tenter de rester au pouvoir. Mais ça a quand même été une bonne leçon pour les partis d’opposition qui sont très fragmentés car nous voyons que nous pouvons menés campagne ensemble contre la propagande de ce régime », souligne-t-il.

Même sentence pour le parti d’extrême droite Jobbik qui lui avait appelé comme le Fidesz d’Orban à voter « non » et qui parle de fiasco.

L’UE « ne pourra pas imposer sa volonté à la Hongrie »

Le président des socialistes estime, lui, qu’il ne faut pas trop se réjouir : « Demain, après ce référendum, l’état du système de santé ne sera pas meilleur (…) cette campagne de haine du gouvernement ne résoudra ni les problèmes de l’éducation nationale, ni celui des retraites », a-t-il lancé moins d’une heure après la fermeture des bureaux de vote. Gyula Molnar réclame aussi que la lumière soit faite sur le coût réel de ce référendum pour lequel le gouvernement aurait dépensé quelques 50 millions d’euros. Aujourd’hui encore les électeurs ont reçu SMS et appels téléphoniques leur demandant de ne pas laisser Bruxelles décider pour eux.

Le camp du « non » a recueilli 98,32%. L’UE « ne pourra pas imposer sa volonté à la Hongrie », en matière d’immigration a déclaré Viktor Orban lors d’une conférence de presse sans questions des journalistes où seules les caméras étaient autorisées. Le ministre hongrois a souligné vouloir « faire comprendre à Bruxelles qu’ils ne peuvent pas ignorer la volonté de 99,2% des électeurs ». La Hongrie est censée accueillir environ 1 300 migrants en application du plan européen de répartition des demandeurs d’asile.

Anastasia Becchio

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