On l’a appris mardi, le cerveau des attentats est revenu sur les lieux des crimes, vendredi soir. Il aurait donc pu croiser le président français venu s’exprimer près du Bataclan.
Samedi 14 novembre, 0h45, à l’Elysée. François Hollande vient de clore le Conseil des ministres et décide de se rendre près du Bataclan, où l’assaut a pris fin. Accompagné de Manuel Valls, de Bernard Cazeneuve et de Christine Taubira, le président français monte dans son bureau et y patiente une quinzaine de minutes avant de se mettre en route. Le temps de laisser le GSPR (Groupement de sécurité de la présidence de la République) sécuriser, en catastrophe, le parcours que devra emprunter le cortège présidentiel.
Après un véritable parcours du combattant au coeur d’une capitale paralysée, François Hollande et ses trois ministres arrivent à proximité des lieux des attaques, raconte «Le Parisien». Les accès étant bloqués, ils effectuent à pied la distance les séparant encore du bar La Royale, où les secouristes soignent certaines victimes. A 1h53, près du Bataclan, François Hollande s’exprime devant les caméras. Il est alors entouré d’agents du GSPR équipés de gilets pare-balles.
Une imprudence dénoncée
A ce moment-là, tout ce petit monde ignore qu’Abdelhamid Abaaoud, cerveau des attentats, traîne peut-être dans les parages. Car, comme le révélait mardi le procureur de Paris, François Molins, le téléphone portable du terroriste a été géolocalisé dans les XIIe, XIe et Xe arrondissements entre 22h28 et 0h28. «On peut penser qu’il est revenu sur les scènes de crime», avait expliqué M. Molins. A une heure près, le président aurait donc pu se retrouver nez à nez avec Abaaoud.
Cette information a glacé le sang de membres de l’entourage du chef de l’Etat: «Ce n’est franchement pas prudent d’envoyer le président sur le lieu d’un attentat», a notamment déclaré un conseiller gouvernemental. «Il a compris qu’on voulait attenter à sa vie», confie un ami de Hollande. «Il a raison d’y aller, mais, d’un point de vue sécuritaire, c’est dangereux», admet une source dans l’exécutif.
«Il dort à l’Elysée, il ne déconne pas »
François Hollande, lui, considère que c’était son rôle de se rendre sur place. Et ce n’est pas la première fois que le chef de l’Etat donne des sueurs froides à ses gardes du corps. En janvier dernier, lors de l’attaque contre «Charlie Hebdo», le président n’avait pas hésité à sauter dans un véhicule quelques minutes seulement après avoir appris la nouvelle. «Une fois, il s’était barré sans les prévenir avec Trierweiler. Ils lui avaient couru après…» raconte encore un proche. Mais depuis le lancement de l’offensive au Mali et surtout depuis les attentats de janvier, Hollande est devenu plus raisonnable: il ne sort plus sans le GSPR et sa voiture blindée ne s’arrête plus aux feux rouges. «Depuis Charlie, il dort à l’Elysée, il ne déconne pas», confie un ami.
Abaaoud est revenu sur les lieux des attaques
Attentats de Paris : la curiosité morbide d… par francetvinfo
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