Les Etats-Unis ont tiré une cinquantaine de missiles Tomahawk sur la base aérienne syrienne de Shayrat. La télévision d’Etat syrienne qualifie les frappes américaines d' »agression » mais Donald Trump affirme que les Etats-Unis « défendent la justice ».
Les Etats-Unis ont procédé à des tirs de missiles contre la Syrie jeudi soir, en représailles à l’horrible attaque à l’arme chimique imputée aux forces du président Bachar Al Assad et qui a coûté la vie à une centaine de civils.
Quatre soldats syriens ont été tués vendredi par les frappes américaines en Syrie qui ont également « détruit presque totalement » la base aérienne du régime qui était visée, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
« On a la confirmation de la mort de quatre militaires dont un général de brigade dans l’armée de l’air. L’aéroport a été presque totalement détruit: le tarmac, le dépôt de fuel et le bâtiment de la défense aérienne ont été pulvérisés », a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.
Les frappes américaines en Syrie causent un « préjudice considérable » aux relations entre Moscou et Washington, a déclaré vendredi le Kremlin, qui estime qu’elles constituent une « agression contre un Etat souverain ».
« Cette action de Washington cause un préjudice considérable aux relations russo-américaines, qui sont déjà dans un état lamentable », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes. C’était le premier assaut direct américain sur les forces gouvernementales syriennes.
JUST IN: Pres. Trump said “Assad choked out the helpless,” after the US launched missiles into Syria Thursday night. https://t.co/oZz0jUmo8i pic.twitter.com/q8HToGvDJG
— CNN (@CNN) April 7, 2017
Selon des responsables du Pentagone, plus de 50 missiles de croisière Tomahawk ont été lancés depuis les bateaux de guerre américains USS Porter et USS Ross qui se trouvent actuellement en Méditerranée orientale, a précisé un responsable américain.
Les missiles ont été tirés depuis les bateaux de guerre américains USS Porter et USS Ross, selon un responsable américain #Syrie #AFP pic.twitter.com/Kv3CSBSiFq
— AFP USA (@AFPusa) April 7, 2017
Ils ont ciblé une base aérienne dans l’ouest de la Syrie en représailles donc à l’attaque chimique qui, selon les officiels américains, a été perpétrée par l’aviation syrienne avec des gaz neurotoxiques, du type sarin.
Les représailles américaines sont intervenues au moment où le président Donald Trump reçoit en Floride son homologuque chinois Xi Jinping en Floride.
Dans une brève intervention dans la soirée, M. Trump a affirmé que Assad « a arraché la vie à des hommes, femmes et enfants sans défense ». Et il a souligné que les Etats-Unis « défendent la justice » après une frappe punitive en Syrie, ajoutant que toutes les « nations civilisées » devraient oeuvrer à arrêter le bain de sang syrien
Plus tôt dans la soirée, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU n’avaient pas réussi à se mettre d’accord sur la meilleure réponse à apporter à l’attaque de mardi.
La Russie, par la voix de son ambassadeur aux Nations unies, avait mis en garde les Etats-Unis contre une éventuelle intervention militaire contre son allié syrien.
« S’il y a des actions militaires, toute la responsabilité sera sur les épaules de ceux qui auront initié une telle entreprise tragique et douteuse », a déclaré l’ambassadeur russe Vladimir Safronkov à l’issue d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité sur la Syrie.
Il s’agit d’un grand changement dans la position de M. Trump qui, pendant sa campagne, avait averti contre toute implication éventuelle des Etats-Unis dans la guerre civile syrienne – vieille maintenant de 7 ans.
Mais le président a semblé être profondément bouleversé par la vidéo et les photos montrant les enfants tués dans l’attaque chimique, la qualifiant d’ « affront à l’humanité » qui a dépassé trop de lignes.
Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson avait plaidé jeudi pour le départ de Bachar al-Assad en raison de l’attaque chimique présumée de mardi en Syrie, après avoir évoqué il y a une semaine le maintien au pouvoir du président syrien.
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