Depuis plusieurs jours, la rumeur donnait Laurent Fabius partant du gouvernement. Le chef de la diplomatie française a confirmé son départ ce mercredi 10 février à l’issue du Conseil des ministres. Un communiquée de l’Elysée a annoncé que François Hollande envisageait la nomination de Laurent Fabius, 69 ans, à la présidence du Conseil constitutionnel, et ce alors qu’on attend toujours l’annonce d’un remaniement ministériel. Laurent Fabius laisse un bilan en demi-teinte au Quai d’Orsay.
Cela s’est passé très simplement. Visiblement détendu, Laurent Fabius traversait la cour de l’Elysée, il est interrogé à la volée : « Est-ce votre dernier Conseil des ministres ? ». Et là Laurent Fabius répond un très bref « oui » et il s’engouffre dans sa voiture.
L’Elysée, dans un communiqué, a en effet annoncé que François Hollande envisageait la nomination de Laurent Fabius, 69 ans, à la présidence du Conseil constitutionnel. C’est donc le coup d’envoi du remaniement. Et cela ne devrait pas se limiter simplement à la succession au Quai d’Orsay. François Hollande chercherait à élargir son assise politique. Le patron du groupe PS à l’Assemblé nationale parlait ce mercredi 10 février de l’arrivée d’écologistes et d’autres personnalités.
Alors y aura-t-il un grand chamboule-tout ? En tout cas, il y a quelques minutes sur le gravier de la cour de l’Elysée, les sourires crispés des ministres étaient nombreux dont celui de Ségolène Royal qui, on le sait, rêve des Affaires étrangères. La fenêtre de tir pour un remaniement s’ouvre en fin d’après-midi après le vote solennel à l’Assemblée nationale sur la révision constitutionnelle.
Retour sur les succès diplomatique et les ratés de Laurent Fabius
Laurent Fabius aura ainsi passé près de quatre ans au Quai d’Orsay, pour un bilan mitigé. S’il y a un sujet qui fait l’unanimité, c’est la réussite de la COP21, la conférence sur le réchauffement climatique qui s’est tenue à Paris en décembre dernier. Obtenir le consensus de 195 pays sur un texte les engageant sur la voie d’une réduction des gaz à effet de serre, le pari n’était pas gagné d’avance. Laurent Fabius a déployé pour ce faire une énergie et un savoir-faire incontestable.
Ce volontarisme de Laurent Fabius lui a également permis d’accroître le périmètre de son ministère, désormais étendu au Tourisme et à tout ce qui a trait à la diplomatie économique.
Mais sur les grands enjeux internationaux, notamment au Moyen-Orient, les résultats sont mitigés. Le soutien de la France aux opposants de Bachar el-Assad ne s’est pas concrétisé, loin s’en faut. L’émergence de l’organisation Etat islamique s’est imposée à l’agenda. Convaincu de la nécessité du départ du président syrien, Laurent Fabius a cessé d’en faire un préalable. Le groupe Etat islamique est devenu « cible prioritaire », jusqu’en Libye.
L’action de la France s’est aussi déployée en Afrique ces dernières années. Mais c’est le ministère de la Défense qui a occupé le devant de la scène, en particulier dans la bande sahélo-saharienne.
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