Les concepteurs de classements d’universités ont une imagination débordante. Forts du succès planétaire de leurs palmarès généraux, ils développent une multitude de sous-produits : selon les disciplines, l’âge des institutions, etc. LeTimes Higher Education (THE) publie ainsi, lundi 25 janvier, son palmarès mondial des « universités à taille humaine ».
Et, une fois n’est pas coutume, les Français y brillent. Chez les petits, ils sont grands. L’Ecole normale supérieure (ENS) de Paris se classe à la seconde position, juste derrière le prestigieux américain California Institute of Technology (ou Caltech). Puis viennent Polytechnique (3e) et l’Ecole normale supérieure de Lyon (5e). Il faut dire que ce palmarès ne compte que vingt établissements au total : ceux qui, parmi les 800 recensés cette année par le classement général Times Higher Education, comptent moins de 5 000 étudiants, tout en développant une recherche académique multidisciplinaire.
Des atouts qui cachent une grande faiblesse
La taille modeste présente des atouts, note Phil Baty, du THE : « Un environnement plus intime, avec plus de soutien et d’attention et – soyons honnêtes – plus d’opportunités pour les étudiants de s’entretenir avec leurs professeurs qui, dans de plus grandes universités, peuvent être trop occupés. Ces petits établissements peuvent également encourager un sens plus important d’appartenance à une communauté, où les étudiants seront moins susceptibles de se perdre dans la foule. »
Oui, c’est un atout, indique Yves Laszlo, directeur adjoint de l’ENS de la rue d’Ulm, à Paris. « Cela permet de mettre en place des formations individualisées de très haut niveau et cela donne une capacité d’adaptation très forte », dit-il. Mais sur l’esprit de tels classements, M. Laszlo reste prudent : « Ils apportent une certaine visibilité, reconnaît-il, mais la réputation de l’ENS ne repose pas sur eux. Elle tient à sa production scientifique et à la qualité de ses étudiants. »
L’intérêt de ce palmarès est aussi, paradoxalement, de souligner l’une des faiblesses de l’enseignement supérieur français : y prospèrent de petits établissements d’élite, dont la réputation est principalement franco-française. Certains sont reconnus au niveau international, mais ils peinent à rivaliser avec les meilleures universités du monde. Si l’on cesse de restreindre le tri aux établissements de moins de 5 000 étudiants, le résultat n’a rien de glorieux : seules cinq universités tricolores figurent parmi les 200 premiers établissements du palmarès général THE.
Les vingt « universités à taille humaine » du classement
1. California Institute of Technology (Etats-Unis)
2. Ecole normale supérieure (France)
3. Ecole Polytechnique (France)
4. Pohang University of Science and Technology (Corée du Sud)
5. Ecole normale supérieure de Lyon (France)
6. Swedish University of Agricultural Sciences (Suède)
7. Oregon Health and Science University (Etats-Unis)
8. Koç University (Turquie)
9. University of Alaska Fairbanks (Etats-Unis)
10. Sabancı University (Turquie)
11. Université de Neuchâtel (Suisse)
12. Tokyo Medical and Dental University (TMDU) (Japon)
13. National Yang-Ming University (Taïwan)
14. Indian Institute of Technology Guwahati (Inde)
15. University of Tulsa (Etats-Unis)
16. Yokohama City University (Japon)
17. Florida Institute of Technology (Etats-Unis)
18. Savitribai Phule Pune University (Inde)
19. National University of Science and Technology (MISiS) (Russie)
20. Tokyo University of Marine Science and Technology (Japon)
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