Quatre personnes ont été tuées et d’autres ont été « gravement blessées » vendredi, lors d’une fusillade dans un lycée d’une communauté autochtone du centre canadien.
« C’est le pire cauchemar de tous les parents », a réagi le Premier ministre Justin Trudeau depuis Davos (Suisse) où il participe au Forum économique mondial.
Il était environ 13 h 00 (19 h 00 GMT) dans la bourgade de La Loche, dans le nord de la province de Saskatchewan, quand des coups de feu ont retenti dans le lycée de cette collectivité amérindienne. « Un homme déchargeait son arme » dans l’établissement, a confirmé la police.
Suspect arrêté
Plusieurs témoins ont dit avoir vu un « garçon », fréquentant ou ayant fréquenté ce lycée, ouvrir le feu à l’intérieur de cet établissement, armé d’une carabine. « J’ai couru à l’extérieur de l’école. Il y avait beaucoup de cris, il y a eu six ou sept coups de feu avant que j’arrive à sortir », a déclaré à la chaîne CBC un élève de seconde, Noel Desjarlais.
Située dans la forêt boréale, à 800 km au nord de la capitale provinciale Regina, cette bourgade est particulièrement isolée et les autorités ont dû acheminer des renforts policiers et dépêcher un hélicoptère médicalisé.
Près de cinq heures après le début de la fusillade, le Premier ministre canadien avait fait état de cinq morts et deux blessés graves, avant que ce bilan ne soit revu à la baisse par la police fédérale.
« Avec une tragédie comme celle-ci, il y a beaucoup d’informations qui s’échangent rapidement et donc initialement, nous avions confirmé qu’il y avait cinq morts, mais nous ne parlons désormais que de quatre décès », a déclaré en conférence de presse la commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) en Saskatchewan, Maureen Levy.
Les autorités évoquent désormais « un certain nombre » de blessés. L’âge et l’identité des victimes n’ont pas été précisés par la GRC qui a souligné avoir interpelé « un homme » et saisi son arme. Outre le lycée, la police fédérale a indiqué qu’une résidence située non loin du lycée était également l’objet de leur enquête, sans plus de précision.
« Beaucoup de personnes sont sous le choc, c’est quelque chose qu’on ne voit généralement qu’à la télévision », a déclaré un chef amérindien local, Teddy Clark, au journal StarPhoenix.
« Mes pensées et mes prières sont avec toutes les victimes, leurs familles et leurs amis », a réagi sur son compte Facebook le Premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall. Ancienne mairesse de La Loche, Georgina Jolibois, députée de la région, s’est dite « choquée et attristée » par la fusillade. Elle « m’interpelle personnellement, puisque des membres de ma famille fréquentent cette école », a-t-elle ajouté.
Les 3 000 habitants de La Loche sont en grande majorité des autochtones du peuple Chipewyans qui vivent à la lisière de l’Arctique.
« Nous sommes choqués et attristés par ce drame », a déclaré le chef de l’Assemblée des Premières nations du Canada, Perry Bellegarde.
À la différence des États-Unis, les fusillades sont très rares au Canada où la réglementation sur le port d’armes à feu est plus stricte qu’au sud de la frontière.
Pire fusillade depuis vingt-six ans
Il faut remonter à plus d’un quart de siècle pour retrouver un bilan aussi élevé lors d’une fusillade dans un établissement scolaire. Le 6 décembre 1989, un jeune homme de 25 ans avait ouvert le feu à l’école Polytechnique de Montréal, tuant 14 personnes dont dix jeunes étudiantes. Le 24 août 1992 quatre personnes avaient perdu la vie et une autre avait été blessée dans une fusillade à l’université Concordia de Montréal.
Justin Trudeau a estimé qu’avec ce drame, « il va y avoir des réflexions à faire dans les semaines et les mois à venir » sur les armes.
Ceci d’autant que le précédent gouvernement conservateur avait supprimé et détruit le registre des fusils et des carabines. Les Canadiens détiennent donc désormais en tout anonymat ce type d’armes qui semble avoir été utilisé dans la fusillade de La Loche.
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