Assia B. a hébergé le Belgo-Marocain de 31 ans inculpé « d’assassinats terroristes » et qui a reconnu être « l’homme au chapeau ». Elle sort de son silence.
La femme qui a logé Mohamed Abrini, inculpé « d’assassinats terroristes » et qui a avoué samedi 9 avril être « l’homme au chapeau » apparaissant sur les images de vidéosurveillance de l’aéroport de Zaventem, sort de son silence. Assia B. a hébergé durant sa cavale et à quelques jours de son arrestation le Belgo-Marocain de 31 ans, responsable présumé des attentats de Bruxelles, dans un appartement situé au cœur du quartier d’Anderlecht. Auditionnée longuement par le parquet belge, la femme de 43 ans en est ressortie libre, expliquant aux juges ne pas connaître les actions funestes de Mohamed Abrini.
Durant cette audition, elle est revenue sur les circonstances de sa rencontre avec celui qui est également soupçonné d’être le logisticien des attaques de Paris et de Saint-Denis, comme le rapportent les médias belges ainsi que RTL qui a diffusé ce dimanche un extrait de son témoignage. Assia B. décrit Mohamed Abrini comme un homme généreux et avenant : « Il me fallait de la monnaie, il me fallait deux euros et j’ai été le trouver. Le type, très sympa, m’a donné plus que ce que je demandais », se souvient-elle.
« C’était un baba cool »
D’après son témoignage, l’homme avait de quoi être généreux : « Le type était un peu blindé d’argent : des liasses de 50 euros, des liasses de 20. Tu demandes 2 euros, il t’en donne 10 puis encore 20. » En décalage absolu avec le profil terroriste de sa nouvelle connaissance, Assia B. décrit même « l’homme au chapeau » comme « un type baba cool ». Au cours de leurs conversations, elle explique qu’il lui avait confié n’avoir pas de carte d’identité justifiant le fait de ne pas vouloir aller à l’hôtel. « Il n’a pas insisté pour venir chez moi. Il a dormi deux nuits, il m’a donné un peu de sous pour aller faire des courses », rembobine Assia B.
« Il cachait bien son jeu parce qu’on n’aurait pas dit que c’était lui. Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’ils ont fait. Je suis très très choquée. Je n’arrive plus à dormir. Quand je vois sa photo, je tremble », affirme-t-elle. Ce témoignage n’est pas sans rappeler celui de Jawad Bendaoud, qui avait prêté main-forte à une partie du commando des attaques meurtrières du 13 novembre. Lui connaît un sort tout autre puisqu’il est actuellement toujours aux mains de la justice française, placé en détention depuis le 27 novembre, notamment pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».
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