Ahmad al-Mahdi a plaidé coupable lundi de la destruction de mausolées classés au Patrimoine mondial de l’humanité à Tombouctou face au tribunal de la Haye. Un procès historique, il s’agit en effet du premier pour ce type de crime à s’ouvrir devant la Cour pénale internationale (CPI).
L’audience s’est ouverte lundi 22 août à 7h GMT et devrait durer environ une semaine, ont indiqué les juges. Comme attendu, l’accusé a plaidé coupable. Accusation et défense vont désormais prononcer leurs déclarations liminaires. Le jugement et la condamnation suivront à une date ultérieure.
Le Touareg Ahmad Al Faqi Aal-Mahdi est accuséd’avoir « dirigé intentionnellement des attaques » contre neuf des mausolées de Tombouctou et contre la porte de la mosquée Sidi Yahia entre le 30 juin et le 11 juillet 2012.
« Une agression sur leur histoire »
En tant que chef de la Hisbah, la brigade islamique des mœurs, il est accusé d’avoir ordonné et participé aux attaques contre ces mausolées détruits à coups de pioche, de houe et de burin.
« Attaquer et détruire les sites et les symboles culturels et religieux de communautés est une agression sur leur histoire », a affirmé à l’AFP la procureure Fatou Bensouda. Et d’ajouter : « Aucune personne ayant détruit ce qui incarne l’âme et les racines d’un peuple ne devrait pouvoir échapper à la justice ».
L’accusé pourrait « demander pardon »
Présenté par un « homme intelligent, raisonnable, un intellectuel », l’ancien professeur, « né vers 1975 », précise la CPI, veut plaider coupable car il est « un musulman qui croit en la justice », a assuré son avocat, Mohamed Aouini en juin. Il veut également « demander pardon aux habitants de Tombouctou et au peuple malien », avait ajouté l’avocat.
Ce procès est qualifié par beaucoup d’historique. C’est en effet la première fois que la CPI juge un jihadiste présumé, le premier lié au conflit malien. Mais aussi le premier qui pourrait reconnaître sa culpabilité.
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