Au Yémen, l’organisation Médecins sans frontières (MSF) a pris la décision d’évacuer son personnel dans six hôpitaux du nord du pays. D’après MSF, c’est la quatrième fois en quelques jours que les structures médicales qu’elle soutient sont touchées.
Lundi 15 août, un raid aérien contre un hôpital a fait 19 morts et 24 blessés. C’est l’agression de trop pour Médecins sans frontières. Si la décision d’évacuer son personnel a été difficile à prendre pour l’ONG, celle-ci espère ainsi envoyer un message fort à la communauté internationale.
« C’est une décision qui est prise à contre-cœur, mais on se doit de protester et de faire un geste contre ces faits, explique Hassan Boucenine, directeur du bureau de MSF au Yémen, au micro de RFI. C’est intolérable que le droit ne soit pas respecté ainsi et la vie des civils également. Il faut absolument que des démarches militaires soient faites pour que ça change. La guerre, c’est la guerre, mais il y a un minimum de règles. »
MSF contrainte d'évacuer son personnel de six hôpitaux dans le nord du #Yémen https://t.co/cDyJsKpzt2 pic.twitter.com/0XV97Up3XC
— MSF France (@MSF_france) August 18, 2016
Pour MSF, il ne s’agit en aucun cas d’abandon. « Les hôpitaux peuvent toujours fonctionner, les équipes sont encore largement présentes au Yémen. On est encore présents dans le nord du Yémen », assure l’humanitaire.
Quatrième attaque
Le raid de lundi a frappé l’hôpital d’Abs, dans la province de Hajja, dans le nord du pays, une zone contrôlée par les rebelles houthis alliés à des soldats restés fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Selon l’ONG, c’est la quatrième fois qu’une structure qu’elle soutient est touchée au Yémen, ravagé par une guerre depuis un an et demi.
MSF assure avoir rencontré par deux fois à Riyad, ces huit derniers mois, « des responsables de haut rang de la coalition » arabe sous commandement saoudien, qui intervient en soutien au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles yéménites. Ces entrevues avaient pour but d’obtenir « l’assurance que les attaques sur les hôpitaux cesseraient ».
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