Des hackers ont-ils saboté la victoire de Clinton?
Après avoir analysé les résultats de l’élection dans trois «swing States», des experts pensent qu’un piratage a faussé le vote. Ils font pression sur le camp de la démocrate pour qu’il exige une enquête.
Des hackers ont-ils précipité la chute de Hillary Clinton à l’élection présidentielle? C’est en tout cas ce qu’affirme un groupe d’experts qui encourage fortement la démocrate à exiger une vérification des voix dans trois «swing States», relate «The Guardian». John Bonifaz, avocat spécialisé dans les droits de vote et la loi constitutionnelle, et J. Alex Har, directeur du Centre pour la sécurité informatique de l’Université du Michigan, font partie de l’équipe d’experts qui a travaillé sur cette affaire.
De précédentes accusations émises pendant la campagne par le Parti démocrate concernant un éventuel piratage russe ont éveillé les soupçons de ces spécialistes. Ils ont focalisé leur attention sur les résultats dans trois «swing States»: le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie. Selon ces experts, ces trois Etats ont pu être la cible de pirates qui auraient trafiqué le système informatique pour fausser les résultats. Ces experts font désormais pression sur l’entourage de Hillary Clinton pour qu’il exige un nouveau décompte qui pourrait, selon eux, faire basculer le résultat de l’élection.
Les votes sont comptabilisés de deux manières aux Etats-Unis: les bulletins sont scannés (certains sont relevés manuellement) ou le vote est directement entré dans un ordinateur. Le groupe d’experts a établi que Clinton avait reçu 7% de votes en moins dans les comtés du Wisconsin utilisant la méthode informatique que dans les comtés qui scannaient les bulletins. Selon leurs calculs, un éventuel piratage pourrait avoir coûté 30’000 voix à Clinton dans le Wisconsin.
Le 8 novembre, elle a perdu cet Etat – et les votes du collège électoral – pour 27’000 voix. Dans le Michigan, la démocrate n’a été devancée que de 11’000 voix par son adversaire, perdant alors ses 16 votes du collège électoral. En Pennsylvanie, l’écart était de 68’236 voix, Clinton perdant les 20 votes des grands électeurs de l’Etat.
Le chemin est long
Si une enquête indépendante prouve qu’il y a bien eu piratage, et que ces trois Etats finissaient dans l’escarcelle de Hillary Clinton, alors c’est elle qui remporterait l’élection. Mais le chemin est long. Le groupe n’a pas encore réussi à persuader le camp Clinton d’exiger une enquête.
Il a présenté son rapport de 18 pages à John Podesta, chargé de la campagne électorale de Hillary, et à Marc Elias, son conseiller général, jeudi dernier, rapporte le «New York Magazine». Si une quelconque décision a été prise, elle n’a en tout cas pas été communiquée. Et même si une enquête était lancée, rien ne dit que de solides preuves de piratage seraient découvertes. D’autant plus que l’équipe qui porte ces accusations n’a aucun élément concret à faire valoir, si ce n’est cette chute dans le pourcentage des votes effectués par voie informatique.
Et le temps presse. Si le clan Clinton veut demander un nouveau décompte des voix dans le Wisconsin, il a jusqu’au 30 novembre pour le faire. Des experts devraient alors examiner les machines ayant servi au vote pour essayer de détecter une éventuelle trace de piratage. Le «New York Magazine» ajoute que la Maison-Blanche ne tient pas à ce qu’un nouveau décompte soit fait. Elle essaie en effet d’assurer une transition aussi douce que possible entre l’administration d’Obama et celle de Trump.
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