Ce fut une démonstration de force du président Erdogan, ce 7 août, après le putsch raté du 15 juillet 2016. Un rassemblement géant « pour la démocratie » s’est tenu sur la grande place de Yenikapi au cœur d’Istanbul. Après trois semaines de mobilisation populaire, des centaines de milliers de Turcs se sont encore déplacés pour soutenir le pouvoir en place. Et, face à cette foule, à la tribune, le président Recep Tayyip Erdogan a de nouveau évoqué un possible rétablissement de la peine de mort. Un message adressé à ses partisans mais également aux différents partenaires de la Turquie.
Ce 7 août 2016, face à la foule, Recep Tayyip Erdogan a d’abord lancé un message à ses partisans autour du possible rétablissement de la peine de mort ; d’ailleurs, le public avait demandé le rétablissement de la peine capitale avant même le discours du président Erdogan. Ce n’est pas la première fois que le président turc fait mine de répondre ainsi à ses partisans : la peine de mort est régulièrement évoquée par le président turc depuis le putsch raté.
Rupture avec les Européens ?
On peut donc difficilement imaginer que l’Assemblée nationale ne sera pas sollicitée sur la question. Avec bien sûr une conséquence attendue : celle du risque d’une rupture encore plus profonde avec les partenaires occidentaux de la Turquie et avec l’Europe. C’est du moins ce que Bruxelles a toujours dit : c’est une ligne rouge en quelque sorte qui ne serait pas acceptable.
Repositionnement diplomatique
Est-ce que Ankara est prêt à risquer la confrontation sur cette question ? Ce n’est pas impossible, car la Turquie semble en quelque sorte préparer un repositionnement diplomatique. Pour sa première sortie à l’étranger depuis le putsch raté, Recep Tayyip Erdogan sera en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine, une grande réconciliation attendue, après plusieurs mois de crise profonde.
Alexandre Billette
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