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Terrorisme : le Qatar mis au ban des accusés

L’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis et Bahreïn rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de soutenir le terrorisme.

C’est un coup de tonnerre diplomatique au Moyen-Orient. L’Égypte, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont annoncé la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar. L’émirat, qui doit organiser le Mondial de football en 2022 et qui n’a cessé ses dernières années d’accroître son poids dans la région, se retrouve mis au ban des pays du golfe Persique, en raison de son « soutien au terrorisme ». Il a en outre été exclu de la coalition arabe qui intervient au Yémen sous la direction de Riyad. Ce séisme diplomatique est intervenu 15 jours après une visite à Riyad du président américain Donald Trump qui a demandé aux pays musulmans d’agir de manière décisive contre l’extrémisme religieux.

Inacceptable pour Doha

Ces mesures sont « injustifiées » et « sans fondement », a réagi le ministère des Affaires étrangères du Qatar dans un communiqué. Elles ont un « objectif clair : placer l’État (du Qatar) sous tutelle, ce qui marque une violation de sa souveraineté » et est « totalement inacceptable », a-t-il ajouté.

Arabie saoudite

L’agence officielle saoudienne SPA a annoncé que Riyad rompait ses relations diplomatiques et fermait ses frontières avec le Qatar pour « protéger sa sécurité nationale des dangers du terrorisme et de l’extrémisme ». Un responsable saoudien a précisé que son pays « rompait ses relations diplomatiques et consulaires avec le Qatar, ferme ses frontières terrestres et maritimes ainsi que son espace aérien » avec son voisin du Golfe. « L’Arabie saoudite a pris cette mesure décisive en raison des sérieux abus des autorités de Doha tout au long des dernières années (…) pour inciter à la désobéissance et nuire à sa souveraineté », a-t-il ajouté. « Le Qatar accueille divers groupes terroristes pour déstabiliser la région, comme la confrérie des Frères musulmans, Daech (acronyme en arabe de l’EI) et Al-Qaïda », a accusé ce responsable saoudien.

Bahreïn

Également via son agence officielle, Bahreïn a justifié sa décision en accusant Doha d’« ébranler la sécurité et la stabilité (de son royaume) et de s’ingérer dans ses affaires » intérieures.

Égypte

Au Caire, l’Égypte a également annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec le Qatar, qu’elle accuse de soutenir « le terrorisme ». Le gouvernement du Caire a « décidé de mettre fin à ses relations diplomatiques avec l’État du Qatar qui persiste à adopter un comportement hostile vis-à-vis de l’Égypte », a indiqué le ministère des Affaires étrangères égyptien. Le communiqué égyptien annonce la fermeture des frontières « aériennes et maritimes » avec le Qatar. Le communiqué évoque « l’échec de toutes les tentatives pour dissuader (le Qatar) de soutenir les organisations terroristes », y compris la confrérie islamiste des Frères musulmans, dont est issu Mohamed Morsi. La confrérie, classée « organisation terroriste » par les autorités du Caire et plusieurs pays du Golfe, nie avoir recours à la violence.

Le Qatar était l’un des principaux soutiens du président déchu par un coup d’État militaire en 2013. Son éviction avait été annoncée par l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi. Le riche émirat gazier du Golfe a condamné à plusieurs reprises la répression lancée par le régime contre les pro-Morsi.

Le Caire accuse Doha « de véhiculer l’idéologie d’Al-Qaïda et de Daech (acronyme en arabe du groupe djihadiste État islamique) et de soutenir les opérations terroristes dans le Sinaï ». Dans son communiqué, l’Égypte accuse le Qatar « d’ingérence dans ses affaires internes », mais aussi « d’abriter des dirigeants (des Frères musulmans) qui font l’objet de condamnations judiciaires pour des opérations terroristes ».

Réaction de Washington

Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a appelé les pays du Golfe à tenter de régler leurs divergences et à rester unis. « Certainement, nous encouragerions les parties à s’asseoir et à parler de ces divergences », a-t-il déclaré à Sydney après l’annonce de l’Arabie saoudite, l’Égypte, Bahreïn et les Émirats arabes unis. « Si nous avons un rôle à jouer pour les aider à affronter (leurs différends), nous pensons qu’il est important que le CCG (Conseil de coopération du Golfe) reste uni. »

Le contexte

Les autorités qataries ont affirmé la semaine dernière après la publication la semaine dernière de faux propos attribués à l’émir cheikh Tamim ben Hamad Al Thani sur le site internet de l’agence de presse officielle QNA. Ces propos controversés rompaient avec le consensus régional sur plusieurs sujets sensibles, notamment l’Iran, vu comme un allié stratégique alors qu’il vient d’être accusé par l’Arabie saoudite d’être « le fer de lance du terrorisme » et que Donald Trump a opéré une spectaculaire volte-face diplomatique en rompant avec Téhéran au profit de Riyad. Selon Doha, cette publication est le fait de « hackers ».

Les propos en question contenaient aussi des commentaires négatifs sur les relations entre l’administration de Donald Trump et le Qatar, pourtant un proche allié des États-Unis.

La visite du président Trump à Riyad, son premier déplacement à l’étranger, avait été couronnée par la signature d’un accord sur « une vision stratégique » pour renforcer les relations économiques et de défense entre le royaume saoudien et les États-Unis. Dans un discours le 21 mai à Riyad devant des dirigeants du monde musulman, Donald Trump avait appelé à « chasser » les extrémistes et « les terroristes », en référence aux groupes djihadistes, auteurs d’attaques dans plusieurs pays. Il avait aussi demandé à la communauté internationale « d’isoler » l’Iran. Le Qatar s’est plaint d’être victime d’une campagne hostile, notamment aux États-Unis, concernant son soutien présumé aux groupes islamistes.

La dernière crise ouverte dans le Golfe remonte à 2014 lorsque trois pays du CCG (Arabie, Bahreïn et Émirats) avaient rappelé leur ambassadeur à Doha pour protester contre le soutien présumé du Qatar aux Frères musulmans.

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