Le Conseil de sécurité s’est réuni ce mercredi 21 septembre à New York pour examiner la situation en Syrie. Une réunion tendue, marquée par une passe d’armes entre la Russie et les Etats-Unis.
Les échanges ont été vifs entre les ministres russe et américain des Affaires étrangères, rapporte notre envoyée spéciale à New York, Anne Corpet. L’attaque d’un convoi humanitairede l’ONU et du Croissant-Rouge syrien lundi 19 septembre après l’expiration de la trêve en Syrie continue d’empoisonner le climat. Hier soir, Washington avait dit tenir Moscou pour responsable, soulignant que seuls la Russie et le régime syrien pouvaient être à l’origine du raid aérien qui avait fait une vingtaine de morts, dont un membre du Croissant-Rouge.
« Il n’est pas du tout certain qu’il s’agisse d’une attaque aérienne », a entamé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, comme pour disculper les armées russe et syrienne. « J’ai l’impression que nous vivons dans deux mondes parallèles », lui a rétorqué son homologue américain John Kerry. Avant d’ajouter : « Cette attaque suscite un doute : les Russes sont-ils prêts à suivre leurs engagements ? » Et le secrétaire d’Etat américain de conclure : « Pour établir la crédibilité du processus, nous devons contraindre tous les avions à rester au sol. »
La France propose un mécanisme de surveillance de la trêve
La France est allée plus loin. Jean-Marc Ayrault suggère que toutes les troupes syriennes, artillerie comprise, « soient cantonnées et mises hors d’état de nuire ». Le chef de la diplomatie française a également appelé à des sanctions contre les auteurs à l’arme chimique en Syrie, et proposé un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu.
D’après le document non officiel distribué à ses partenaires et que l’Agence France-Presse a pu consulter, ce mécanisme rassemblerait des experts de tous les pays intéressés membres du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS). Placés sous l’autorité de l’ONU, ils seraient chargés de collecter les informations sur les violations de la trêve. Lors de la dernière trêve conclue en Syrie, seuls la Russie et les Etats-Unis avaient été chargés de surveiller les violations du cessez-le-feu. Un plan ambitieux, mais il est peu probable que les Russes le soutiennent.
L’ONU a annoncé ce mercredi être « prête » à reprendre ses convois humanitaires vers les zones assiégées ou difficiles d’accès en Syrie. Elle les avait interrompus mardi 20 septembre après l’attaque meurtrière près d’Alep la veille.
Le Pentagone dément la présence d’un drone au-dessus du convoi bombardé
Près de 48 heures après une attaque visant un convoi humanitaire près d’Alep, qui a signé de facto la mort de la trêve en Syrie, il n’y a toujours aucune certitude sur l’origine de l’attaque. Ce mercredi, l’armée russe a affirmé qu’un drone Predator se trouvait également dans le secteur du bombardement au moment de l’attaque. Le Pentagone a démenti.
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