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Syrie : l’offensive de Bachar el-Assad prive la Ghouta d’aide humanitaire

Malgré une trêve de 30 jours décrétée fin février par l’ONU, le régime de Bachar el-Assad a poursuivi son offensive lui permettant de reconquérir la moitié de l’enclave rebelle en proie à une grave crise humanitaire. Au total, plus de 900 civils auraient été tués dans des bombardements.

Le régime syrien a accentué son emprise sur le fief rebelle dans la Ghouta orientale, cible depuis trois semaines d’un déluge de feu d’une rare violence, les autorités empêchant ce jeudi l’entrée d’un convoi d’aides vital pour une population en proie à une grave crise humanitaire. Appuyé par l’indéfectible allié russe, le pouvoir de Bachar el-Assad a reconquis plus de la moitié de l’enclave rebelle, après avoir lancé le 18 février une offensive de grande ampleur qui, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), a tué plus de 900 civils dans ce dernier bastion insurgé aux portes de la capitale.

Les forces du régime poursuivent sans répit leur offensive terrestre et leur pilonnage meurtrier, malgré les appels d’une communauté internationale impuissante face au bain de sang. Selon l’Observatoire, le régime cherche à scinder l’enclave pour affaiblir les deux forces principales du fief rebelle, Jaich al-Islam, au Nord, et Faylaq al-Rahmane, au Sud. Des combats entre rebelles et forces du régime se déroulent au cœur même de l’enclave, en périphérie de Douma mais aussi des localités de Hammouriyé et Jisrine, plus au sud, cibles de raids aériens, d’après la même source. Un responsable militaire a indiqué à des journalistes que les autorités syriennes ont mis en place un nouveau couloir humanitaire, reliant la périphérie de la capitale au sud de l’enclave, pour permettre la sortie des civils.

La livraison d’aide humanitaire ajournée

Les quelque 400.000 habitants de l’enclave, assiégés depuis 2013, subissent au quotidien pénuries de nourriture et de médicaments, et vivent désormais terrés dans les sous-sols pour échapper au déluge de feu. Des aides médicales et de la nourriture devaient y être distribuées ce jeudi mais l’ONU et des ONG ont annoncé que la livraison avait été ajournée. La situation «sur le terrain (…) ne nous permet pas de mener l’opération» à bien, a indiqué Ingy Sedky, une porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). «Aujourd’hui, l’ONU et ses partenaires n’ont pas pu retourner à Douma (…) car le mouvement du convoi n’a pas été autorisé par les autorités syriennes pour des raisons de sécurité», a indiqué Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), à Genève.

Fin février, le Conseil de sécurité avait adopté une résolution réclamant un cessez-le-feu de trente jours dans toute la Syrie, ravagée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 340.000 morts. Par la suite, la Russie a décrété une «pause humanitaire» quotidienne de cinq heures dans l’enclave rebelle mais, mercredi, les bombardements ont encore tué 91 civils, selon l’OSDH.

De nouvelles allégations d’attaques chimiques

Par ailleurs, au moins 60 personnes ont souffert mercredi soir de difficultés respiratoires à Saqba et Hammouriyé après des frappes aériennes, a indiqué l’OSDH. Des cas de suffocation similaires ont déjà été rapportés à deux reprises ces derniers jours, selon l’Observatoire. «En raison d’une attaque au gaz de chlore (…), des patients souffrent de difficultés respiratoires sévères», a indiqué la Société médicale syro-américaine (SAMS), une ONG qui soutient des centres médicaux en Syrie. À Hammouriyé, un correspondant de l’AFP a pu voir des dizaines de personnes, femmes et enfants, quitter des sous-sols et s’installer sur un toit dans l’espoir de pouvoir mieux respirer.

Les parents ont déshabillé les enfants qui toussaient sans cesse pour les laver à grande eau, et tenter d’éliminer une possible présence de gaz toxique sur leur corps. «Je vais suffoquer», hurlaient deux enfants, alors que des secouristes les portaient pour les emmener se faire soigner. Le régime, qui a plusieurs fois démenti utiliser des armes chimiques, a été dénoncé ces dernières semaines à la suite d’attaques présumées au gaz de chlore. Ces accusations, «irréalistes» selon Bachar el-Assad, ont provoqué un tollé sur la scène internationale, Washington et Paris brandissant la menace de frappes en Syrie.

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