Mardi 14 avril restera historique. 1.8 millions d’élèves ont repris de nouveau le chemin de l’école après 8 mois d’attente pour cause d’épidémie d’Ebola. Pour les organismes internationaux qui ont beaucoup contribué à la lutte c’est un acte qui est plein de symbole. « C’est un pas important vers un retour à la vie normale en Sierra Leone », a souligné dans un communiqué le représentant de l’Unicef dans le pays, Roeland Monasch. Avant de revenir sur l’importance de voir plus d’enfants dans les salles. « Il est important que tous les enfants aillent à l’école, y compris ceux qui n’y allaient pas avant l’épidémie d’Ebola », a-t-il ajouté. En vue de cette rentrée exceptionnelle, l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance) a formé 9.000 enseignants à la prévention d’Ebola et fourni 24.300 dispositifs de lavage des mains, soit une moyenne de trois pour chacun des quelque 8.000 établissements du pays, selon le texte. La réouverture des écoles, initialement programmée le 30 mars, avait été reportée de deux semaines, à la suite notamment d’une recrudescence des nouveaux cas dans l’ouest, où se trouve Freetown, la capitale de ce pays de six millions d’habitants. Parmi les trois pays les plus touchés, la Sierra Leone est le dernier à rouvrir ses écoles, après la Guinée le 19 janvier et le Liberia 16 février. Le retour des élèves a été progressif, avec actuellement 1,3 million en Guinée (85 %) et 800.000 au Liberia, selon l’Unicef.
L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, la plus grave depuis l’identification du virus en Afrique centrale en 1976, est partie en décembre 2013 du sud de la Guinée avant de se propager au Liberia et en Sierra Leone voisins. Selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé, nettement sous-évalué de l’aveu même de l’OMS, elle a fait plus de 10.600 morts – dont 3.854 identifiés en Sierra Leone sur quelque 25.000 cas. Pour l’heure l’on est à l’essai des premiers potentiels vaccins développés dans les officines britanniques et américaines. Au Liberia, trois groupes de 9000 personnes chacun recevront, l’un celui de Merck, l’autre celui de GSK, le troisième aucun des deux. La Sierra Leone a opté pour une stratégie «par étapes»: 6000 personnes seront vaccinées, mais les unes plus tôt que les autres ; l’efficacité sera alors démontrée si le premier groupe présente moins d’infections que le dernier. En Guinée, tous ceux qui luttent contre l’épidémie seront vaccinés, et il y aura en complément une stratégie de vaccination «en anneaux»: l’entourage (proches, voisins…) de malades d’Ebola sera vacciné, là encore les uns plus tôt que les autres. Il faudra donc attendre pour apprécier l’efficacité.
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