Les violences xénophobes ont causé la mort de 5 ressortissants étrangers et fait de milliers de déplacés.
Les étrangers séjournant en Afrique du Sud vivent désormais dans la peur. Depuis quelques jours une vague de violence sévit dans le pays. Cinq personnes ont été tuées en début de semaine. Durban est notamment la localité la plus touchée. Vendredi 10 avril, deux frères éthiopiens ont été sévèrement blessés après l’incendie de leur boutique où ils ont été surpris au moment de la prière. L’un des deux est décédé plus tard. Et lundi, un adolescent de 14 ans a été tué à Ntuzuma, près de KwaMashu, au cours des émeutes survenues dans la localité. Mardi 14 avril une confrontation entre 2.000 nationaux et des commerçants pakistanais a entrainé la fermeture du centre-ville. Plus de 1.000 étrangers vivant dans et autour de la ville ont fui leurs maisons et vivent actuellement dans des camps provisoires placés sous haute surveillance policière. A Johannesburg, nombre de magasins tenus par des immigrés sont restés fermés ce mercredi 15 avril dans le centre de Johannesburg, par crainte de voir s’étendre la vague de violences. Les manifestants répondent ainsi à l’appel du chef coutumier de la province du Kwazulu Natal, le roi Zoulou Goodwill Zwelithini, qui a appelé les étrangers à plier bagages et rentrer chez eux.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé sa profonde préoccupation sur les violences xénophobes en Afrique du Sud, notamment à Durban (est). Le personnel du HCR et ses partenaires ont reçu des rapports des réfugiés dans tout le pays qui ont peur d’être attaqués .Selon le communiqué, un ressortissant étranger travaillant comme médecin dans la province du Cap occidentale a informé le HCR qu’il n’ose plus aller au travail. Le gouvernement sud-africain qui a déjà créé des lieux d’hébergement temporaires pour les déplacés à lancer un avertissement ferme contre tout acte de xénophobie, s’engageant à ne pas en tolérer. 48 arrestations ont déjà été effectuées. Le gouvernement du Malawi, pays dont de nombreux ressortissants vivent en Afrique du Sud a fait savoir, lundi, qu’il aiderait au rapatriement de près de 400 de ces ressortissants qui ont presque tout perdu dans ces attaques xénophobes. L’Afrique du Sud est coutumière de ces attaques, en 2008, des attaques similaires avaient fait plus de soixante morts.
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