Malgré la neige qui commençait à tomber, les candidats à la Maison Blanche ont jeté lundi 8 février leurs dernières forces dans la bataille pour tenter de convaincre les électeurs du New Hampshire. Les candidats républicains et démocrates ont sillonné écoles, universités, épiceries, ou salles municipales pour convaincre les électeurs de ce petit Etat américain, connu pour être imprévisible, qui se prononceront mardi à partir de minuit (6 heures du matin à Paris).
Trump et Sanders donnés vainqueurs
Les sondages donnent, côté républicain, le milliardaire Donald Trump largement en tête, avec en moyenne 17 points de pourcentage d’avance. Il va tenter de faire mieux qu’en Iowa, où il est arrivé second, derrière le sénateur du Texas Ted Cruz.
Côté démocrate, Bernie Sanders, sénateur « démocrate socialiste » de l’Etat voisin du Vermont, qui prêche pour une révolution politique, est donné gagnant avec en moyenne 12,8 points d’avance sur Hillary Clinton.
La victoire leur semble promise : M. Trump a été donné gagnant dans 75 sondages successifs depuis mai. Bernie Sanders dans 33 sondages depuis début janvier.
Mais le New Hampshire, deuxième Etat à se prononcer sur les candidats à l’élection présidentielle de novembre après l’Iowa la semaine dernière, a un rôle particulier et disproportionné. C’est lui qui donne la tendance, crée une dynamique, contraint les candidats les plus faibles à l’abandon, sauve parfois des campagnes mal parties. Il est surtout coutumier des surprises électorales : les indépendants, qui représentent 44 % des 882 000 électeurs de l’Etat, joueront un rôle très important.
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Trump joue la prudence
Donald Trump a tenté de capitaliser sur son avance sondagière en prenant soin d’être moins excessif : les sondages dans l’Iowa le donnait vainqueur, il espère cette fois réaliser ce que les sondages lui prédisent. Sur son programme, « seulement » quatre rencontres politiques, contre sept pour son concurrent Marco Rubio.
« Oui beaucoup de gens sont en colère », a déclaré le milliardaire, étonnamment calme, dans une de ses réunions :
« Les gens sont en colère face à la stupidité de notre gouvernement et la faiblesse totale de nos dirigeants. J’espère que vous êtes suffisamment en colère pour voter demain. »
Deuxième place républicaine convoitée
Derrière M. Trump, la deuxième place sera disputée côté républicain, entre deux candidats en hausse dans les sondages récemment – Marco Rubio et John Kasich, le gouverneur républicain modéré de l’Ohio qui espère créer la surprise – et le sénateur ultra-conservateur du Texas Ted Cruz, vainqueur de l’Iowa.
M. Rubio, le télégénique sénateur de Floride, a trébuché samedi dans le dernier débat républicain, répétant mécaniquement plusieurs fois la même attaque contre Barack Obama. Il a lui aussi appelé ses partisans de« ne pas oublier d’aller voter ». « Nous avons une chance de faire un immense pas en avant dans le New Hampshire », a souligné le benjamin de la course, 44 ans.
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L’ancien gouverneur de Floride Jeb Bush, qui voit dans le New Hampshire l’ultime chance de sauver sa campagne mal en point dans les sondages, a profité des micros, caméras, et de Twitter, pour attaquer pêle-mêle Barack Obama et son « manque de leadership », Marco Rubio et son manque d’expérience, et Donald Trump, « un loser » qui selon lui « a besoin d’une thérapie ».
Clinton veut faire mentir les sondages
Hillary Clinton espérait-elle faire mentir les sondages en faisant campagne avec son mari Bill Clinton et leur fille Chelsea. « Pour tous ceux d’entre vous qui sont encore en train de décider, en train de comparer, j’espère que je vais pouvoir remonter l’écart d’ici demain », a déclaré Mme Clinton lors d’un meeting de campagne à Manchester, la plus importante ville du New Hampshire, où la neige tombait dru.
Comme il l’avait fait la veille, Bill Clinton a critiqué la campagne du concurrent de Mme Clinton, M. Sanders, l’accusant de diaboliser sa femme. Dimanche, il avait accusé le camp Sanders d’être « sexiste » et malhonnête vis à vis de Hillary.
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