Les Autrichiens votent dimanche pour le second tour de la présidentielle. Ils doivent trancher entre le candidat d’extrême droite, Norbert Hofer, donné favori, et l’écologiste Alexander Van der Bellen. Le scrutin suscite des inquiétudes à Bruxelles.
Les Autrichiens se rendent aux urnes, dimanche 22 mai, pour le second tour de la présidentielle sur fond d’inquiétudes européennes. Les quelque 6,4 millions d’électeurs doivent trancher entre lecandidat d’extrême-droite Norbert Hofer ou l’écologiste Alexander Van der Bellen, après l’élimination au premier tour des grands partis au pouvoir.
« Je serai président », a assuré Norbert Hofer, qui est arrivé largement en tête au premier tour avec 35 % des suffrages, meilleur score à un scrutin national de son parti, le FPÖ. Alexander Van der Bellen n’avait recueilli, lui, que 21,3 % des voix.
Les partis social-démocrate (SPÖ) et conservateur (ÖVP), au pouvoir depuis la Seconde Guerre mondiale, ont subi une déroute historique au premier tour, atteignant moins de 11,3 % chacun, sur fond de crise migratoire et de morosité économique.
Hofer favori
Une victoire du candidat populiste, un ingénieur aéronautique de 45 ans, militant depuis sa jeunesse au FPÖ et vice-président du Parlement depuis 2013, constituerait la première élection à la tête d’un État de l’Union européenne d’un représentant d’un parti radical et nationaliste.
Proche du conseiller du chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache, Nobert Hofer a prévenu qu’il entendait être un « président actif », en rupture avec le rôle essentiellement protocolaire joué jusqu’à présent par les chefs d’État autrichiens.
Ce député discret et policé, qui a contribué à lisser l’image de son parti, a principalement axé son discours sur l’emploi et le niveau de vie des Autrichiens, assurant qu’il n’entendait pas voir son pays quitter l’UE, à moins que la Turquie n’y adhère.
Les observateurs reconnaissent un statut de favori à Norbert Hofer, tout en restant prudents, faute de sondages entre les deux tours.
Aucun parti, à l’exception des Verts qu’il a dirigés pendant plusieurs années, n’a donné de consigne de vote en faveur de Van der Bellen, conformément à la tradition politique du pays. Cet ancien professeur d’université âgé de 72 ans, tenant d’une ligne centriste et libérale, a toutefois recueilli de nombreux soutiens de personnalités, ce qui lui a valu d’être qualifié de « candidat de l’establishment » par Norbert Hofer. L’écologiste a appelé vendredi à faire barrage à l’extrême droite, rappelant que « la folie du nationalisme » avait causé la ruine du pays.
Inquiétudes à Bruxelles
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a exprimé sa crainte de « voir la droite pure et dure et l’extrême droite » l’emporter dimanche en Autriche, une perspective applaudie en revanche par le Front national (FN) français. En 2000, l’entrée au gouvernement autrichien du FPÖ, alors dirigé par Jörg Haider, avait provoqué des sanctions européennes et valu à ce pays le statut de paria au sein de l’Union.
Porté par la crise des migrants qui a vu 90 000 personnes demander l’asile en Autriche en 2015, soit plus de 1 % de sa population, Hofer s’est gardé des dérapages ouvertement xénophobes qui avaient fait la marque de son parti par le passé.
Le scrutin sera clos à 15h00 GMT, heure à laquelle seront publiées les premières estimations.
Avec AFP
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