L’Autriche se réveille ce lundi 23 mai sans président. Après une journée électorale pleine de rebondissements dimanche, aucun vainqueur n’a pu être désigné. Deux candidats s’affrontent : Norbert Hofer à l’extrême-droite et Alexander Van der Bellen candidat écologiste et ils sont au coude à coude. Le résultat final devrait tomber dans les prochaines heures.
On ne pourra pas espérer de résultat avant lundi après-midi voire même le début de soirée car les scores sont extrêmement serrés : les deux candidats ont récolté précisément 50 % des suffrages chacun. Ce sont les votes par correspondance qui feront la différence entre Norbert Hofer et Alexander Van der Bellen : 900 000 Autrichiens ont choisi de voter de manière anticipée, sur un peu plus de 6 millions d’électeurs. Un chiffre qui pèse. Ces bulletins ont été pris en compte dans les projections mais pas encore inclus à proprement parler. Quoi qu’il arrive le résultat sera donc très serré et se jouera à quelques milliers de voix.
Un pays fracturé
Ce qu’on peut constater tout de même à ce stade c’est la fracture qui sépare aujourd’hui l’Autriche. 86 % des travailleurs ont voté pour l’extrême droite quand 80 % des Autrichiens qui ont un diplôme universitaire ont voté pour Alexander Van der Bellen. C’est aussi une fracture géographique : les campagnes ont plébiscité Norbert Hofer alors que les grandes villes et surtout Vienne ont plus massivement voté pour son concurrent écologiste. Enfin 60 % des femmes ont voté pour Alexander Van der Bellen, 40 % pour Norbert Hofer. Un chiffre qui s’inverse chez les hommes. La jeunesse elle reste partagée entre les deux candidats.
Une fracture que l’on pouvait constater au vu des lieux choisis par les deux hommes pour leur soirée électorale. Les partisans de Norbert Hofer se sont retrouvés dans un restaurant populaire, en plein cœur du Prater à deux pas de la fête foraine permanente de Vienne. Alexander Van der Bellen et son équipe avaient eux choisi le palais Auersperg, une ancienne résidence impériale en plein cœur de Vienne. D’un côté on écoutait des chants folkloriques à la gloire de l’Autriche, de l’autre du rock branché.
Il y aura donc beaucoup de déçus aujourd’hui, d’autant que sur l’Europe, la crise des réfugiés ou les institutions, les positions des deux candidats ne pourraient pas être plus opposés.
Nathanaël Vittrant
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