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Présidentielle américaine : quatre leçons à tirer de la défaite surprise d’Hillary Clinton

Partout sur la planète, les observateurs de la politique américaine sont tombés des nues après la victoire de Donald Trump, dans la nuit de mardi à mercredi. 

A la surprise générale, Donald Trump va devenir le 45e président des Etats-Unis. Le milliardaire a déjoué tous les pronostics, mardi 8 novembre, en battant la démocrate Hillary Clinton, pourtant donnée gagnante par la plupart des instituts de sondage.

« Après le Brexit et cette élection, tout est désormais possible. Un monde s’effondre devant nos yeux. Un vertige », s’est ému sur Twitter Gérard Araud, l’ambassadeur de France aux Etats-Unis. Comme lui, partout sur la planète, les observateurs de la politique américaine sont tombés des nues. Franceinfo tire quatre leçons de ce scrutin stupéfiant.

1.Les sondages ne font pas une élection

Depuis le début de la campagne, la quasi-totalité des sondages donnaient Hillary Clinton en tête, avec une avance relativement certaine. Selon le baromètre du Huffington Post (en anglais), basé sur une moyenne des dernières enquêtes d’opinion publiées aux Etats-Unis, la candidate démocrate accédait à la Maison Blanche dans plus de 99% des simulations.

 

Comment les sondeurs ont-ils pu se tromper à ce point ? « Aucun d’entre eux ne pouvait s’attendre à quelque chose comme ça », estime le journaliste Scott Pelley, sur CBS.

Même Mike Murphy, le stratège républicain qui avait pris position contre Donald Trump, a exprimé son désarroi sur Twitter. « Cela fait trente ans que j’ai foi dans les données, et les données viennent de mourir ce soir. Je n’aurais pas pu me tromper davantage sur ces élections », écrit-il.

https://twitter.com/murphymike/status/796213171900055552

2.Les médias sont en total décalage avec l’électorat américain

Durant la campagne, l’ensemble des médias américains ont systématiquement rapporté les très nombreux dérapages de Donald Trump. Les principaux titres de presse nationaux, comme le New York Times (en anglais) ou le Washington Post, ont appelé à voter en faveur d’Hillary Clinton. De nombreux journaux locaux ont également pris parti pour la candidate démocrate. C’est le cas du Houston Chronicle et du Dallas Morning News, habituellement acquis aux républicains, note Le Figaro. Au total, « plus de 200 journaux soutenaient officiellement l’ancienne First Lady, contre 6 seulement pour Donald Trump », assure le journaliste français Jean-Bernard Cadier sur Telos. Et selon un sondage GfK réalisé à la fin octobre pour l’agence AP (PDF), 56% des Américains estimaient que les médias favorisaient Hillary Clinton, alors que seuls 5% pensaient qu’ils favorisaient Donald Trump.

Après cette victoire inattendue de Donald Trump, journalistes et éditorialistes dressent un constat accablant : les médias traditionnels, en profond décalage avec l’électorat de Donald Trump, n’ont pas su prévoir ce vote.« Nous ne pensions pas que nos concitoyens voteraient finalement pour un candidat si manifestement incompétent pour cette fonction, si inquiétant, ridicule et au tempérament instable, écrit l’économiste Paul Krugman, éditorialiste pour le prestigieux New York Times (en anglais) depuis 1999. Ce que nous savons, c’est que des gens comme moi, et probablement comme la plupart des lecteurs du New York Times, ne comprennent pas vraiment le pays où nous vivons. »

Tout au long de la campagne, des partisans de Donald Trump ont martelé leur défiance vis-à-vis des médias traditionnels. L’un d’eux s’est particulièrement fait remarquer, le 6 novembre, pour avoir porté un tee-shirt appelant à pendre des journalistes. « Corde. Arbre. Journaliste. Voici un kit à assembler », était-il écrit dans son dos.

3.Le discours de rejet de Donald Trump a séduit

Malgré ses sorties sexistes et xénophobes, Donald Trump a pu bénéficier des voix d’un certain type d’électorat, avant tout masculin et blanc, indiquent les sondages à la sortie des urnes. Selon les projections du Wall Street Journal, 58% des Blancs ont voté pour le candidat républicain, contre seulement 8% des Noirs et 29% des hispaniques. Donald Trump a aussi été adoubé par les Blancs évangélistes : ils sont 81% à avoir voté pour lui, selon un sondage réalisé à la sortie des urnes, cité par le Washington Post.

« La réaction des électeurs blancs face à une Amérique changeante, catalysée par les appels démagogiques de Trump, a engendré une tempête électorale que peu de personnes prévoyaient. La vision plus optimiste de Clinton, qui mettait l’accent sur la nouvelle image de l’Amérique, ne ressemblait évidemment pas aux électeurs blancs de la classe ouvrière », estime le site Quartz.

« On est en train de voir un vote pour la peur. La peur de l’émergence des autres, des minorités et de la présence plus importante des femmes dans les milieux dirigeants et politiques », analyse la politologue Amy Greene, interrogée sur franceinfo.

4.Hillary Clinton n’a pas réussi à incarner le changement

Lors de la campagne, Donald Trump n’a cessé de se présenter comme celui qui allait faire tomber « l’establishment ». « Mon contrat avec l’électeur américain commence par un plan pour mettre fin à la corruption du gouvernement et pour arracher notre pays, et l’arracher vite, à ces groupes de pression que je connais si bien, a lancé Donald Trump lors d’un meeting à Sarasota, en Floride, la veille de l’élection. Hillary est protégée par un système totalement biaisé. »

Selon Pierre Melandri, historien spécialiste des Etats-Unis interrogé par BFMTV, la victoire du milliardaire est « un pied de nez à l’establishment politique : démocrate d’abord, mais aussi républicain – le président Georges W. Bush expliquant qu’il avait voté blanc et non Trump -, et plus généralement à une grande partie de la classe politique américaine ».

Hillary Clinton, quarante ans de carrière politique, n’a pas réussi à incarner un changement et une rupture, pourtant très attendus par de nombreux Américains. Un chiffre résume ce constat : selon une enquête réalisée à la sortie des urnes pour la très conservatrice chaîne Fox News, seuls 13% des sondés pensaient que la candidate démocrate pouvait apporter du changement, contre 82% pour Donald Trump.

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