Dans son autobiographie, publiée en novembre 2000, Angel on My Shoulder (Grand Central Publishing), la chanteuse Natalie Cole, morte jeudi 31 décembre 2015 au Cedars-Sinai Medical Center, à Los Angeles, à l’âge de 65 ans des suites de complications liées à une greffe de rein, revenait, sans rien en cacher, sur un long combat contre sa toxicomanie, en particulier dans les années 1980. Fille du chanteur et pianiste de jazz et de variété Nat King Cole (1919-1965) et de sa seconde femme, Maria Hawkins Ellington (1922-2012), qui n’avait pas de lien avec le célèbre musicien de jazz, elle aussi chanteuse, Natalie Cole évoquait également une enfance toute de musique, de chant, de rencontres avec de nombreux artistes qui fréquentaient sa famille.
Née le 6 février 1950 à Los Angeles, Natalie Cole suit d’abord un cursus universitaire en psychologie, qui la mène à se spécialiser dans le suivi des mineurs. Au début des années 1970 elle fait toutefois ses débuts professionnels dans la musique, engagée dans des clubs qui la présentent comme la fille de Nat King Cole alors que son répertoire est plutôt tourné vers la reprise de tubes de la soul et du rock. Elle enregistre en 1974 son premier album, qui est l’un de ses plus grands succès, Inseparable, sorti en mai 1975 chez Capitol Records (la maison de disque de son père) et porté par deux chansons, celle qui donne son titre au disque et surtout « This Will Be (An Everlasting Love) ». Elle est alors présentée comme une digne héritière autant que comme une concurrente possible d’Aretha Franklin, la reine de la soul.
Elle reçoit alors deux Grammy Awards, l’un dans la catégorie meilleure découverte et l’autre pour la meilleure interprétation féminine de R’n’B. Son album suivant, Natalie, sorti en avril 1976, est encore un succès, avec « Sophisticated Lady (She’s a Different Lady) » et « Mr. Melody », une chanson dans une approche plus jazz. Son troisième album, Unpredictable, sorti en février 1977, reçoit le même accueil critique positif et public. Si la soul et le funk marquent ses premiers enregistrements, Natalie Cole évolue peu à peu vers la grande variété pop à partir de la fin des années 1970. Sa toxicomanie, qui remonte à plusieurs années, a un impact négatif sur le déroulement de sa carrière et de sa vie privée. Elle suit un traitement en 1983. Ses disques, produits pour diverses compagnies, se vendent moins bien. Avec l’album Everlasting, qui marque un retour chez Capitol, en avril 1987, elle évolue dans plusieurs directions, dont une reprise de « Pink Cadillac », de Bruce Springsteen, et une du standard de jazz « When I Fall in Love », qui fut l’un des succès de son père en 1957.
C’est en juin 1991 que Natalie Cole fait un retour au premier plan, avec la parution d’Unforgettable… with Love ,chez Elektra, produit par Tommy LiPuma. Avec grand orchestre, des arrangements soignés de cordes, elle reprend les grandes chansons du répertoire de son père, assumant pleinement sa filiation, notamment avec un duo virtuel où elle pose sa voix avec celle de son père sur la chanson « Unforgettable ». Lors de la cérémonie des Grammy Awards, six récompenses sont attribuées à cet album, dont celles d’album de l’année, d’interprétation pop et de production de l’année. Selon le site Internet officiel de la chanteuse, il se serait vendu à ce jour à quatorze millions d’exemplaires.
Dès lors, Natalie Cole poursuit un parcours entre la chanson pop, dans l’ancrage soul et la chanson jazz (en 2008 paraît Still Unforgettable, nouvelle exploration des standards de son père, mais aussi de Frank Sinatra, Lena Horne, Sammy Davis Jr. et Peggy Lee, qui lui vaut son neuvième Grammy Award) et une carrière d’actrice, essentiellement pour la télévision américaine. Son dernier enregistrement, Natalie Cole en Español, pour Verve Records, avec notamment un duo avec Andrea Bocelli sur « Besame mucho », une reprise d’« Oye como va », de Tito Puente, et une adaptation en espagnol d’« And I Love Her », des Beatles, avec le trompettiste Chris Botti, était paru en juin 2013.
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