L’explosion a eu lieu lundi devant l’hôpital de Quetta, dans le sud-ouest du pays, au moment où des avocats et journalistes étaient rassemblés, après l’assassinat d’un célèbre avocat.
L’attentat visait une foule en deuil. Un élu local a indiqué qu’au moins 20 personnes ont été tuées et des dizaines blessées lundi devant un hôpital du sud-ouest du Pakistan. D’autres bilans évoquent plusieurs dizaines de tués. La bombe a explosé alors qu’une centaine de personnes étaient rassemblées devant les urgences de l’hôpital civil de Quetta, après l’assassinat, quelques heures plus tôt, du bâtonnier de la province. «Plus de 20 personnes ont été tuées dans l’explosion, dont deux journalistes de télévision», a indiqué un responsable administratif haut-placé à Quetta, Daud Khilji. Le ministre de la Santé du Balouchistan, Rehmat Saleh Baloch, évoque un bilan plus lourd de 50 morts confirmés et de plusieurs dizaines de blessés. Si ce dernier bilan venait à se confirmer, il ferait de cette nouvelle attaque le deuxième attentat le plus meurtrier au Pakistan cette année. Lors du week-end de Pâques, une bombe avait tué 75 personnes dans un parc pour enfants à Lahore.
Ni l’attentat, ni l’assassinat n’ont été revendiqués à cette heure. Selon un porte-parole du gouvernement du Balouchistan, il s’agirait «d’une attaque planifiée». Nombre de groupes armés, islamistes, anti-chiites ou encore séparatistes sont actifs au Balouchistan. L’armée s’est déployée dans et autour des hôpitaux de la ville, selon le ministre. Les responsables restent prudents sur les chiffres en raison de l’activation par les autorités de brouilleurs de téléphonie mobile, qui empêchent les communications, notamment avec les responsables sur le terrain. «Les corps sont éparpillés et certains sont mélangés. Le personnel hospitalier essaie de compter», a indiqué un responsable militaire, le brigadier Sajjad Ahmed. «Il y a eu une énorme explosion, et tout est devenu sombre. Au début je pensais que c’était un effondrement d’un bâtiment. Puis il y a eu des cris», raconte un médecin de l’hôpital civil de Quetta, le Dr Adnan.
Avocats et journalistes étaient rassemblés après l’assassinat du président de l’association du barreau de la province. Bilal Anwar Kasi a été tué par des inconnus armés alors qu’il quittait son domicile pour aller travailler lundi matin.
Le premier ministre, Nawaz Sharif, a condamné l’attentat, et ordonné de nouvelles mesures de sécurité. «Nous ne laisserons personne troubler dans cette province la paix qui y a été restaurée grâce aux nombreux sacrifices des forces de sécurité, de la police et du peuple», a-t-il indiqué dans un communiqué.
Le Balouchistan, frontalier de l’Iran et de l’Afghanistan, est une région riche en réserves pétrolières et gazières, secouée par des violences confessionnelles entre sunnites et chiites, des attaques islamistes et une insurrection séparatiste. Les forces de sécurité et structures gouvernementales sont régulièrement prises pour cible.
(Avec AFP)
Comments
0 comments