La facture des dégâts constatés au Texas et une partie de la Louisiane pourrait être très salée. Or, une minorité de propriétaires est assurée contre les dégâts des eaux.
Pour les victimes des intempéries aux Etats-Unis, le pire pourrait être encore à venir. Maisons noyées par l’eau boueuse, voitures bonnes à mettre à la casse, réseaux électriques coupés, infrastructures endommagées, le coût des dégâts provoqués par l’ouragan Harvey (retrogradé, depuis, en tempête), qui a frappé le Texas et une partie de la Louisiane, devrait compter parmi les cinq plus élevés jamais enregistrés dans le pays.
Selon la Maison Blanche, quelque 100 000 foyers ont été touchés par la catastrophe. Les spécialistes font de leur côté état de dégâts matériels allant de 30 à 100 milliards de dollars (de 25 à 84 milliards d’euros).
« Cela va prendre au moins un an avant que nous ayons recueilli suffisamment de données pour déterminer précisément l’impact d’Harvey, et pour distinguer ce qui relève directement de la tempête », reconnaît Chuck Watson, fondateur de l’agence de modélisation Enki Research. Pour l’heure, il évalue les dégâts à 78 milliards de dollars plus de 65 milliards d’euros).
Les cartes de zones à risque pas mises à jour
S’agissant du seul Etat du Texas, deuxième du pays et importante région pétrolière, Harvey a généré 58 milliards de dollars (plus de 48 milliards d’euros) de dégâts, a estimé de son côté une équipe d’experts allemands des catastrophes naturelles.
Mais le problème est plus vaste. Aux Etats-Unis, la couverture pour les dégâts des eaux est distincte du contrat multirisques habitation. Et, les cartes de zone à risque n’ayant pas toujours été mises à jour, « deux tiers des zones inondées ne se trouvent pas dans celles considérées comme à risque », selon Chuck Watson.
Mais même dans celles-ci une minorité de propriétaires aux Etats-Unis (12%), et à peine plus dans le sud (14%) étaient assurés en 2016 contre les dégâts des eaux, selon l’Insurance Information Institute. Sans aide du gouvernement, les victimes pourraient se retrouver ruinées.
Un fonds d’aide fragile en première ligne
Aussi les sinistrés n’ont-ils d’autre choix que de se tourner vers les organismes d’Etat à l’instar de l’Agence fédérale des situations d’urgence (Fema) et de son fonds national d’assurance contre les inondations (National Flood Insurance Program) qui est censé régler l’essentiel des réparations.
« La Fema a reçu plus de 427 000 demandes d’assistance. Plus de 117 000 personnes et foyers ont reçu une approbation pour une aide représentant plus de 76 millions de dollars (plus de 64 millions d’euros) », a indiqué vendredi un porte-parole de la Fema. Le programme contre les inondations a pour sa part enregistré 51 000 demandes au Texas, a-t-il ajouté, soulignant que des aides de 5 000 à 10 000 dollars (de 4200 à 8400 euros) allaient être débloquées par dossier.
Or les médias américains ont pointé du doigt la grande fragilité financière de ce fonds faisant peser une menace sur le financement de la réparation pour les rescapés qui vont commencer à nettoyer leurs maisons ou pour les entreprises qui vont devoir remettre en état leurs installations.
Six milliards de dollars demandés par la Maison blanche
De son côté, la Maison Blanche a annoncé vendredi qu’elle allait demander au Congrès de débloquer près de six milliards de dollars (un peu plus de 5 milliards d’euros) pour venir en aide aux victimes de la tempête. L’objectif est de fournir rapidement des ressources au fonds de la Fema afin que celui-ci demeure approvisionné.
Pour l’ouragan Katrina qui avait ravagé la Nouvelle Orléans et la côte du golfe du Mexique en 2005, l’Etat fédéral avait consacré quelque 100 milliards de dollars (plus de 84,3 milliards d’euros) au secours et au redressement de ces régions. Katrina avait fait plus de 1 800 morts.
Outre l’aide publique, plusieurs célébrités américaines, de Beyoncé à Sandra Bullock, en passant par le joueur de football américain J.J. Watt ont déjà annoncé avoir mis la main à la poche pour soutenir les victimes de Harvey.
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