Près de deux mois après son élection, il prend officiellement ses fonctions ce vendredi à la tête de l’Etat le plus peuplé d’Afrique qui vit sous la menace permanente d’attaque terroriste
Muhammadu Buhari est devenu officiellement le nouveau président du Nigéria. Le général de 72 ans à la retraite a entamé jeudi 28 mai le processus de passation de pouvoirs avec son prédécesseur Goodluck Jonathan. La dite cérémonie a débuté jeudi avec la transmission de notes entre les deux hommes. Goodluck Jonathan, 57 ans, qui dirigeait le Nigeria depuis 2010, a offert à son successeur et à son vice-président, Yemi Osinbajo, une visite guidée d’Aso Rock, la villa présidentielle d’Abuja, en présence des médias, avant de remettre solennellement à son successeur un volumineux dossier intitulé « notes de passation ». Il a par ailleurs indiqué que son administration avait fait de son mieux. La cérémonie d’investiture quant à elle se déroule ce vendredi 29 mai à Abuja, la capitale fédérale du pays en présence d’une dizaine de chefs d’États. Des mesures spéciales de sécurité ont été prises à Abuja et ses environs. L’armée a été déployée dans les rues d’Abuja et aux principaux points d’entrée de la ville. Pour sa part, la police est chargée d’assurer la sécurité des hôtels et des bâtiments officiels. Ces mesures de sécurité visent à déjouer toute tentative des insurgés de répandre la violence et mener des attaques coordonnées. Mais au-delà de la ferveur que suscite cette passation de pouvoir, Muhammadu Buhari a face à lui un principal enjeu.
Mettre fin à Boko Haram
L’ancien général à la retraite de 72 ans, avait fait de la lutte contre les islamistes qui opèrent dans le nord du Nigeria l’un des axes de sa campagne. On l’avait surtout entendu critiquer l’action de Goodluck Jonathan. « Pourquoi avoir pris si longtemps avant d’équiper notre armée ? Cette coalition (Nigeria/Tchad/Niger/Cameroun) aurait dû être créée il y a cinq ans ! », déclarait-il à Jeune Afrique quelques jours avant d’être élu. Mais il avait une idée claire de son plan d’action » Mon gouvernement, qui entrera en fonction le 29 mai, se comportera tout à fait différemment. Dès le 29 mai les membres de Boko Haram verront avec quelle détermination la nation tout entière et mon gouvernement s’emploieront à débarrasser le pays de leur entreprise de terreur, à rétablir la paix et une vie normale dans les régions où ils sévissent. Jusqu’à présent, le Nigeria n’a pas su apporter une réponse à la hauteur de cette menace : pendant que nos voisins bataillaient ferme pour bouter les terroristes hors de leurs frontières, notre armée n’était pas suffisamment aidée et équipée pour les repousser vers le Nord.L’impuissance du pouvoir a permis à ces terroristes de se déployer tranquillement sur notre territoire. Le combat victorieux contre Boko Haram commencera et finira au Nigeria. Cela ne signifie pas que nos alliés ne peuvent pas nous aider. Mais in fine, la solution ne pourra venir que du Nigeria lui-même. Avant tout, il nous faudra envoyer davantage de troupes sur le front. Puis, pendant que notre armée passera à l’action, nous devons nous concentrer sur ce que nous pouvons faire par ailleurs pour contrer Boko Haram, et nous demander pourquoi autant de jeunes gens rejoignent ses rangs. » Déroule le nouveau président. Il dispose dès aujourd’hui de 4 ans pour mettre ce plan à exécution.
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