Le rapport, publié mercredi 14 septembre, est sans concession. Les parlementaires britanniques dénoncent une intervention militaire motivée par des intérêts nationaux et personnels, sans véritable analyse de la situation sur le terrain libyen.
Les motivations de la France sont tout particulièrement pointées du doigt. Le rapport revient sur les propos d’Alain Juppé, ministre des affaires étrangères en 2011, lorsqu’il a présenté le projet de résolution sur l’intervention en Libye au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il avait alors insisté sur l’urgence humanitaire, ajoutant que « le temps était compté ». Une urgence humanitaire, qui, selon les informations recueillies par le parlement, a été largement exagérée.
Intérêt personnel de Nicolas Sarkozy
Et les parlementaires de dénoncer : les raisons qui ont poussé la France à soutenir avec tant de vigueur une intervention militaire contre Mouammar Kadhafisont principalement « de l’ordre de l’intérêt national français, ou de l’intérêt personnel de Nicolas Sarkozy« . Citant des conversations entre diplomates américains et français révélées l’année dernière, le rapport évoque « une volonté d’obtenir une plus grande part du pétrole produit en Libye, d’augmenter l’influence française en Afrique du nord, d’améliorer l’image de Nicolas Sarkozy en France et de donner à l’armée française une occasion de réaffirmer sa position sur la scène mondiale ».
Une intervention anglaise fondée sur « des postulats erronés »
En conclusion, les parlementaires considèrent qu’ « une intervention destinée à protéger les civils s’est transformée en une politique visant à un changement de régime en Libye avec des moyens militaires ».
Laure Broulard
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