La Plate-forme de la Société Civile pour la Démocratie a lu avec intérêt le Communiqué du Secrétaire Général de la Présidence de la République du Cameroun relatif au rapport de la Commission d’enquête mise en place par le Chef de l’Etat à la suite de l’opprobre jeté sur les rapports des ONGs et notamment le rapport de la Coalition des OSC sur les Droits de l’Homme et la PAIX dans le NOSO, concernant le massacre de NGAR-MBUH ayant fait plus de 30 victimes.
Il est évident que ce communiqué, qui ne saurait tenir lieu de rapport de la Commission Sus évoquée (celui-ci étant toujours attendu) nous inspire satisfaction et déception en même temps.
1- Satisfaction, car enfin, dans un rapport commis par une commission mise en place par l’Exécutif Camerounais, les affirmations contenus dans nos rapports de Février 2020 (les rapports des ONGS Camerounaises) sont confirmées notamment, l’évidente vérité sur l’effectivité du massacre des civils à NgarBuh par les Forces de défense camerounaises.
2- Déception, car ce communiqué, non seulement ne répond pas à toutes les questions posées, mais, on y lit des affirmations qui sont très discutables notamment sur le nombre de victimes, la chaine de commandement et bien d’autres aspects.
a. Sur le nombre de victimes. Alors que la Coalition de la Société Civile pour les DHP dans le NOSO avait parlé d’une trentaine de personnes tuées, le rapport de la fameuse commission parle de 13 personnes (femmes et enfants) et 05 «terroristes ». Or, ce même rapport fait l’aveu de n’avoir pas pu exhumer les corps des fosses communes pour certifier le nombre exacts des personnes s’y trouvant. Comment la Commission peut-elle affirmer péremptoirement que le nombre des victimes est de 13 alors que les fosses communes n’ont pas encore révélées leur contenu ?
b. Sur la chaine de commandement. Le rapport prétend que les auteurs seraient uniquement les quelques éléments identifiés, notamment un Sergent Chef et quelques soldats Or, le Communiqué du MINDEF du 17 février 2020 constitue une preuve de l’implication de très hauts responsables du MINDEF dans la chaine de commandement ayant entrainé ce massacre : les affirmations catégoriques de la hiérarchie militaire dans ce communiqué du 17 février 2020 ne laissent aucune place au doute quant à l’implication de ces responsables qui ont voulu induire le peuple en erreur n’eut été l’opiniâtreté des leaders d’ONG camerounaises. Il est de ce fait indécent de suggérer, comme souligné dans le Communiqué de la Présidence de la république, seulement des sanctions disciplinaires pour des « responsables passifs » ou « les commanditaires » des massacres. Au regard de ce qui précède, La Plate-forme de la Société Civile pour la Démocratie,
– Note avec satisfaction que cette Commission a rompu avec la tradition des « commissions d’enquête devenant des cimetières pour dossiers brûlants » qui caractérise notre pays depuis plus de 30 ans.
– Félicite les membres de la Commission pour le travail fait en si peu de temps et surtout pour le courage qui les a habités ;
– Regrette que la Présidence de la République du Cameroun n’ait toujours pas cru devoir mettre le rapport de ladite commission à la disposition de l’opinion nationale et internationale ;
– Exige que le rapport de la commission duquel serait tiré le Communiqué de la Présidence soit rendu public ;
– Emet de sérieuses réserves sur le nombre de morts signalé dans ledit Rapport;
– Condamne avec la dernière énergie les MASSACRES des femmes et des enfants par les éléments de l’armée camerounais ;
– Dénonce avec insistance, cette maladroite tentative de banalisation des actes criminels notamment en essayant de convertir des « massacres » en « bavures ».
– Exige que toute la chaine de commandement impliquée dans ce massacre soit démantelées et les éléments (des officiers supérieurs jusqu’aux simples soldats) soient remis à la justice pour répondre de leurs actes.
– Exige la démission immédiate des responsables gouvernementaux qui se sont rendus coupables de parjure et même de «mensonge d’Etat » : Il s’agit notamment du Ministre de la défense, du Ministre de la Communication et du Ministre de l’Administration Territoriale. Cette exigence concerne aussi le Directeur de la communication du MINDEF, qui par un zèle inadmissible a cru devoir jeter les leaders de la Société Civiles aux gémonies après la publication des rapports de février 2020.
– Exige la mise en place d’une Commission d’enquête indépendante et pluri-acteurs dans le modèle proposé en février 2020 par la Coalition de la Société Civile pour les droits de l’Homme et la Paix au NOSO. Cette commission devra entre autre, procéder à l’exhumation des corps des fosses communes afin de faire un recomptage exact des dépuilles qui s’y trouvent.
– Demande la mise en place d’une commission indépendante chargée des opérations d’identification et d’indemnisation des victimes et autres collatéraux. En effet, il nous semble non indiqué de laisser une telle mission à la seule responsabilité de l’autorité administrative.
– Exige la construction d’un mémorial dédié aux personnes victimes du massacre de NGAR-MBUM
– S’engage à accompagner les populations victimes desdits massacres dans la constitution d’un Collectif des victimes de Ngarbuh. Suggère de ce fait à la Coalition de la Société Civile pour les DHP dans le NOSO, de faciliter cette Collectif.
– Féliciteune fois de plus les ONGs ayant œuvré au front pour le rétablissement de la Vérité,, notamment lest ONGS membres de la Coalition, le REDHAC, NDH , etc.
Fait à Yaoundé le 23 avril 2020
Pour la Plate-FormeLe Secrétaire Permanent et Porte-parole
Dr Hilaire Kamga.
Tél 677 52 45 94
Email : hilairekamga90@yahoo.fr
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