Le chef des services secrets rwandais Emmanuel Karenzi Karake avait été arrêté samedi à Londres à la demande de l’Espagne
La justice britannique a accordé jeudi, 25 juin 2015, la liberté sous caution au chef des services secrets rwandais Emmanuel Karenzi Karake, arrêté samedi à Londres à la demande de l’Espagne, alors que le président rwandais dénonçait « l’arrogance » de l’Occident. Lors d’une audience devant un tribunal londonien jeudi, le général Karake, personnalité clé du régime rwandais, a refusé d’être remis à l’Espagne et sera libéré dès que sa caution d’un million de livres (1,40 million d’euros) aura été versée. Il devra séjourner dans une résidence à Londres qui ne pourra pas être l’ambassade de son pays et devra se présenter une fois par jour à la police. L’audience devant statuer sur son extradition se tiendra les 29 et 30 octobre.
Depuis Kigali, le président rwandais Paul Kagame a remis en question le droit du Royaume-Uni d’arrêter M. Karake sur la base du mandat d’arrêt émis par l’Espagne, qui l’accuse de crimes de terrorisme en lien avec la mort de neuf Espagnols. « L’arrestation du chef des services de renseignement du Rwanda est basée sur l’arrogance absolue et le mépris » de l’Occident, a-t-il accusé jeudi lors d’un discours très virulent devant le Parlement rwandais. Au cours de l’audience jeudi, le juge a demandé au militaire âgé de 54 ans s’il consentait à être remis à l’Espagne. « Je n’y consens pas », a simplement répondu ce dernier, vêtu d’une combinaison verte et jaune. A son entrée dans la salle, le général a levé ses mains serrées au-dessus de sa tête, suscitant des cris d’encouragement depuis la galerie où siège le public, pleine à craquer.
L’avocate Cherie Blair, la femme de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, était présente puisqu’elle est membre de l’équipe qui assure la défense de M. Karake, a confirmé son cabinet Omnia Strategy LLP.
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