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L’ex-Premier ministre portugais Antonio Guterres succède à Ban Ki-moon à la tête de l’ONU

Le socialiste, ancien Premier ministre portugais, âgé de 67 ans, a été désigné secrétaire général des Nations unies. Portrait de ce fervent catholique, farouche défenseur des réfugiés et fin diplomate francophone.

Le Portugais Antonio Guterres a été officiellement désigné comme secrétaire général de l’ONU, jeudi 13 octobre, à New York. Il prendra ses fonctions le 1er janvier, pour un mandat de cinq ans. Dix candidats étaient en lice pour succéder au Sud-Coréen Ban Ki-moon, qui a effectué deux mandats de cinq ans. Mais c’est l’ancien Premier ministre du Portugal qui s’est rapidement imposé comme le favori, malgré la concurrence sérieuse de deux candidates d’Europe de l’Est.

Franceinfo esquisse son portrait.

Un « marteau-piqueur parlant »

Ingénieur de formation né à Lisbonne le 30 avril 1949, Antonio Guterres a entamé son parcours politique au sein des mouvements catholiques, avant d’entrer au Parti socialiste portugais (PS), pour lequel il milite au lendemain de la Révolution des œillets de 1974, qui a mis fin à près de cinquante ans de dictature. Elu député de la première législature en 1976, Antonio Guterres a longtemps siégé au Parlement, gagnant dans les joutes oratoires une réputation de tribun au verbe facile qui lui a valu le sobriquet de « marteau-piqueur parlant ».

En 1992, il devient secrétaire général du PS, alors dans l’opposition. Sous sa direction, les socialistes remportent les législatives d’octobre 1995, une victoire qui le propulse au poste de Premier ministre.

Reconduit après les législatives de 1999, Antonio Guterres reste dans l’histoire comme le premier chef d’un gouvernement minoritaire à mener son mandat à terme depuis l’avènement de la démocratie au Portugal.

Un catholique de gauche

Alors qu’Antonio Guterres est au pouvoir, le Portugal connaît une période de croissance et de quasi-plein emploi, qui permet au socialiste de créer le « revenu minimum garanti », une de ses mesures phares, et de faire passer dans l’opinion l’image d’un homme politique responsable et ouvert au dialogue.

Mais ses détracteurs, notamment au sein du PS, lui reprochent d’avoir contribué à la victoire du « non » lors du référendum qu’il organise en 1998 sur la dépénalisation de l’avortement. Ce fervent catholique n’a jamais caché ses réticences personnelles à l’égard de l’interruption volontaire de grossesse.

Antonio Guterres a eu deux enfants avec sa première épouse, morte d’un cancer en 1998. Il s’est remarié depuis.

Un fin diplomate

Au premier semestre 2000, Antonio Guterres prend la présidence tournante de l’Union européenne. Son passage à la tête de l’UE est considéré comme une réussite, notamment grâce à l’organisation du premier sommet UE-Afrique et à l’adoption de l’Agenda de Lisbonne pour la croissance et l’emploi. Lors de ces rendez-vous, il démontre ses capacités de négociateur. Les Français découvrent aussi sa parfaite maîtrise de la langue de Molière.

Fin 2001, les socialistes portugais perdent les élections municipales et leur secrétaire général démissionne du poste de Premier ministre sur le champ, à mi-parcours de son mandat. Président de l’Internationale socialiste déjà depuis 1999, Antonio Guterres abandonne alors la vie politique portugaise pour se consacrer à sa carrière diplomatique à l’étranger.

Depuis, son nom revient tout de même parmi les candidats potentiels à chaque élection présidentielle au Portugal, mais il a toujours refusé d’endosser ce rôle d’arbitre : « J’aime l’action, le terrain, les choses qui m’obligent à intervenir en permanence. » 

Un défenseur des réfugiés

Antonio Guterres a été le chef du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) de 2005 à 2015, période durant laquelle il s’est battu sans relâche pour les droits des migrants. Mis à l’épreuve par la crise des réfugiés entraînée par la guerre civile en Syrie, le Portugais n’a cessé de lancer des cris d’alarme à la communauté internationale pour davantage de solidarité envers les millions de migrants et demandeurs d’asile.

« Le XXIe siècle sera celui des peuples en mouvement. Malheureusement, la communauté internationale n’est pas prête », déclarait-il en 2008 lors d’un long entretien au Monde consacré notamment aux conséquences du changement climatique. « On croit parfois qu’on peut tout résoudre par la gestion de plus en plus restrictive des frontières. C’est une illusion qu’on paiera très cher, si on ne s’occupe pas des causes profondes de ces déplacements. »

Son mandat à la tête du HCR a également été marqué par une réforme de l’organisation interne de cet organe de l’ONU. Cela a permis de réduire d’un tiers le personnel basé à Genève afin d’augmenter la capacité d’intervention d’urgence à l’international, en permettant le déploiement de davantage de fonctionnaires sur les points chauds.

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