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L’article à lire pour tout comprendre de la présidentielle américaine

Qui d’Hillary Clinton ou de Donald Trump succédera à Barack Obama ? Les Américains doivent répondre à cette question dans les urnes, mardi 8 novembre. Franceinfo vous résume tout ce qu’il faut savoir sur ce scrutin.

Après deux mandats, Barack Obama vit ses dernières semaines à la Maison Blanche. Les Américains sont appelés aux urnes, mardi 8 novembre, pour désigner le successeur du président démocrate, le premier Noir à s’être installé dans le bureau ovale. Si vous vous sentez perdu, franceinfo vous explique tout ce qu’il faut savoir de ce scrutin crucial pour l’avenir des Etats-Unis.

1.Cette élection, ça fonctionne comme en France ?

Ça n’a RIEN à voir. Pour commencer, les Américains ne votent qu’une seule fois, et pas sur deux tours comme les Français. Ensuite, et c’est la différence majeure, le scrutin est indirect. A chaque Etat américain correspond un certain nombre de « grands électeurs » équivalent à son nombre de représentants et de sénateurs au Congrès. Ils sont 538 au total et ce sont eux qui, au bout du compte, éliront le président des Etats-Unis. Charge à chaque parti de sélectionner une liste de grands électeurs potentiels pour leur candidat dans chacun des Etats.

Le 8 novembre, à l’issue du vote, le candidat arrivé en tête dans un Etat remportera la totalité des grands électeurs correspondants, à l’exception du Maine et du Nebraska, où la répartition est plus complexe. Par exemple, le candidat en tête en Californie (l’Etat le plus peuplé du pays) ajoutera 55 grands électeurs à son compteur, le vainqueur en Louisiane en obtiendra 8. Au final, il est possible d’obtenir une majorité au sein du collège électoral, et donc de s’installer à la Maison Blanche, sans avoir la majorité en termes de voix au niveau national. C’est arrivé à quatre reprises dans l’histoire : en 1824 avec John Quincy Adams, en 1876 avec Rutherford B. Hayes, en 1888 avec Benjamin Harrison et en 2000 avec George W. Bush.

2.C’est la seule élection ce jour-là ?

Pas du tout. En allant voter le 8 novembre, les Américains ne se déplacent pas pour rien. Au-delà de l’élection présidentielle, ils voteront aussi pour renouveler leurs élus à la Chambre des représentants et, dans certains Etats, leurs sénateurs et leurs gouverneurs. Une quantité d’élections locales se tiendront également ce jour-là, ainsi que des référendums. Dans neuf Etats, par exemple, les citoyens sont appélés à se prononcer sur la question du cannabis, explique l’agence Associated Press (en anglais).

3.Qui sont les principaux candidats ?

D’un côté, la démocrate Hillary Clinton pourrait devenir la première présidente des Etats-Unis. Elle peut se targuer d’une solide expérience politique. Première dame dans les années 1990, elle a ensuite lancé sa propre carrière en se faisant élire sénatrice de l’Etat de New York. Elle a déjà tenté d’être candidate à la Maison Blanche en 2008, mais a échoué lors des primaires démocrates face à Barack Obama. Pas rancunier, ce dernier lui a proposé le prestigieux poste de secrétaire d’Etat (l’équivalent du ministre des Affaires étrangères), qu’elle a occupé pendant quatre ans et qui lui a permis de renforcer sa stature internationale. S’installer dans le bureau ovale représenterait pour elle l’aboutissement de cinquante années d’engagement politique.

Hillary Clinton, candidate à la Maison Blanche, lors d\'un meeting à Miami (Etats-Unis), le 23 juillet 2016.
Hillary Clinton, candidate à la Maison Blanche, lors d’un meeting à Miami (Etats-Unis), le 23 juillet 2016. (JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Face à elle, un outsider en la personne de Donald Trump. Magnat de l’immobilier reconverti dans la téléréalité, le milliardaire – dont l’étendue de la fortune est contestée – a plusieurs fois envisagé publiquement de se présenter à la Maison Blanche, sans jamais aller jusqu’au bout. En 2015, il tente sa chance aux primaires républicaines, malgré le dédain des cadors du parti à l’époque. Contre toute attente, il parvient à obtenir l’investiture en menant une campagne contre l’establishment, marquée par des propositions protectionnistes et anti-immigration, en proposant notamment la construction d’un mur le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.

Le candidat républicain à la présidentielle américaine, Donald Trump, le 1er octobre 2016 à Manheim (Etats-Unis).
Le candidat républicain à la présidentielle américaine, Donald Trump, le 1er octobre 2016 à Manheim (Etats-Unis). (JOHN LOCHER / AP / SIPA)

4.Mais ils sont les seuls à se présenter ?

Oh non ! Comme l’Elysée, la Maison Blanche attire une multitude de prétendants, mais le bipartisme en vigueur aux Etats-Unis fait que l’attention se focalise principalement sur les démocrates et les républicains, les seuls à avoir des chances sérieuses de l’emporter. Trois autres personnalités entendent néanmoins jouer les trouble-fêtes et rassembler les déçus d’Hillary Clinton et de Donald Trump : Gary Johnson, Jill Stein et Evan McMullin. Le premier est le candidat du parti libertarien, défenseur des libertés individuelles, aussi bien sur le plan économique que sur le plan sociétal. La deuxième représente les écologistes. Le troisième est un indépendant, mormon, qui mise tout sur son Etat natal, l’Utah.

Leurs chances de l’emporter sont quasi nulles, mais ils peuvent tout de même perturber l’issue du scrutin en grignotant les voix des deux grands partis. En 1992, l’indépendant Ross Perot avait ainsi obtenu près de 19 % des voix au niveau national, un score exceptionnel dans l’histoire récente. En 2000, avec un peu plus de 2,7 % des voix, l’écologiste Ralph Nader a été accusé par des démocrates d’avoir contribué à la défaite d’Al Gore, face au républicain George W. Bush.

Le candidat libertarien à la Maison Blanche, Gary Johnson, et la candidate écologiste, Jill Stein.
Le candidat libertarien à la Maison Blanche, Gary Johnson, et la candidate écologiste, Jill Stein. (AFP / SIPA / FRANCEINFO)

5.J’ai aussi entendu parler de Mike Pence et de Tim Kaine, qui sont-ils ?

Ce sont les seconds couteaux de cette élection, les candidats à la vice-présidence. Tous les deux sont des hommes politiques expérimentés, sans être des figures très connues du grand public. Mike Pence, le colistier de Donald Trump, est le gouverneur de l’Indiana, après avoir longtemps été élu au Congrès. Tim Kaine, le colistier d’Hillary Clinton, est sénateur de Virginie, après avoir dirigé l’Etat par le passé.

Quelle que soit l’issue du scrutin, les pouvoirs du futur vice-président resteront limités. Selon la Constitution, il fait office de président du Sénat, mais ne peut voter que pour départager les cas d’égalité. Son rôle est surtout politique, puisqu’il agit souvent en tant que conseiller du président, comme l’a fait Joe Biden aux côtés de Barack Obama. Mais il se tient à un battement de cœur du bureau ovale, puisqu’il est censé remplacer le président s’il est destitué, s’il démissionne, s’il meurt ou s’il est incapable d’assurer son mandat.

6.D’accord, et que disent les sondages ?

A en croire les sondages, Hillary Clinton domine pour l’instant Donald Trump. La démocrate est créditée de 46,1 % des intentions de vote, selon les plus récentes études agrégées par le Huffington Post (en anglais), contre 41,5 % pour son rival républicain. Gary Johnson dépasse à peine les 5 %, quand Jill Stein se hisse autour de 2 ou 3 %.

7.Mais Donald Trump a-t-il une chance ?

En fin de campagne, Donald Trump a été rattrapé par son passé, affaibli par la diffusion de vieux propos obscènes et des accusations d’agressions sexuelles. Difficile dans ces conditions de prétendre accéder au bureau ovale. « Il est probable que l’élection d’Hillary Clinton en tant que première femme présidente a été scellée par la façon dont Donald Trump traite les femmes comme des jouets de second rang, interchangeables, malléables », écrit Politico (en anglais).

La réouverture soudaine de l’enquête du FBI sur les e-mails d’Hillary Clintonl’a bien laissé entrevoir une éclaircie, mais le milliardaire reste visiblement en mauvaise posture. S’il est délicat de prédire l’issue de l’élection à partir de simples sondages réalisés au niveau national, puisque le scrutin se joue Etat par Etat, plusieurs médias et plusieurs institutions ont mis au point des modèles pour estimer les chances de chacun des candidats. Les résultats de ces prévisions, compilées par le New York Times (en anglais) sont unanimes : Hillary Clinton est, à l’heure actuelle, la mieux placée pour l’emporter. Le quotidien américain lui donne 84 % de chances de victoire, Le site FiveThirtyEight (en anglais) est plus hésistant, avec près de 68 %, mais une équipe de la prestigieuse université de Princeton va même jusqu’à plus de 99 %.

La candidate démocrate bénéficie d’une base solide de 268 grands électeurs, à en croire les calculs du New York Times, et a plutôt l’avantage dans les swing states, ces Etats pivots qui sont réputés faire l’élection.

8.Barack Obama quittera-t-il la Maison Blanche tout de suite ?

Encore un peu de patience. L’investiture du nouveau président américain n’aura lieu que le 20 janvier prochain. Ce n’est qu’à ce moment-là que Barack Obama quittera la Maison Blanche, sans trop s’éloigner : il doit déménager dans un quartier chic de Washington D.C. D’ici là, le président reste installé dans le bureau ovale où il organise ses adieux. Le chef d’Etat a récemment donné son dernier discours face à l’assemblée générale des Nations unies, et il s’attache désormais à construire son héritage.

Depuis ces derniers mois, Barack Obama multiplie les interviews pour raconter, par petites touches, l’histoire de ses deux mandats. Après avoir théorisé sa « doctrine » sur les relations internationales dans The Atlantic (en anglais) en avril dernier, il a analysé les dates marquantes de sa présidence dans le New York Magazine (en anglais) et s’est confié à une historienne pour Vanity Fair (en anglais). « Je n’ai aucun doute que, au fur et à mesure que l’investiture va approcher, il va y avoir des moments où je me sentirai mélancolique ou nostalgique », reconnaît-il dans les colonnes du magazine.

9.J’ai eu la flemme de tout lire jusqu’au bout, vous me faites un résumé ? 😉

Les Américains sont appelés aux urnes, mardi 8 novembre, pour désigner leur futur président mais aussi pour participer à une multitude d’autres scrutins. Le futur locataire de la Maison Blanche ne sera pas désigné directement par eux, mais par un collège de grands électeurs, dont le nombre varie selon les Etats.

La démocrate Hillary Clinton, ancienne sénatrice et secrétaire d’Etat, et le républicain Donald Trump, magnat de l’immobilier et outsider de la politique, s’affrontent pour succéder au président sortant, le démocrate Barack Obama. D’autres candidats sont également en lice, comme le libertarien Gary Johnson, l’écologiste Jill Stein ou l’indépendant Evan McMullin. Leurs chances de victoire sont inexistantes mais ils peuvent jouer les trouble-fêtes dans ce duel annoncé.

A en croire les multiples sondages et les analyses qui en sont faites, Hillary Clinton fait pour l’heure figure de favorite. Si elle l’emporte, elle s’installera dans le bureau ovale le 20 janvier prochain, à l’issue de la cérémonie d’investiture au cours de laquelle Barack Obama lui passera la main.

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