Pour la quatrième année consécutive, des manifestants portant le célèbre masque de Guy Fawkes sont descendus dans les rues de plus de 670 villes du monde pour protester contre la censure, la corruption, la guerre ou encore la pauvreté. A Londres, des centaines de personnes se sont déplacées à l’occasion de la nuit du « bonfire » (« feu de joie »), qui marque l’échec de la conspiration de Guy Fawkes pour tuer le roi protestant Jacques 1er, et qui fut arrêté à Westminster le 5 novembre 1605 alors qu’il s’apprêtait à faire exploser le parlement. C’est lui qui a inspiré le héros du film « V pour Vendetta » qui porte le fameux masque blanc à moustache adopté par les Anonymous et devenu le symbole d’une culture politique alternative.
Les Anonymous de Londres étaient beaucoup moins nombreux que les années précédentes, mais pour éviter les scènes de violence qui ont très souvent eu lieu lors de ces manifestations, la police avait largement augmenté son effectif.
Mais dans la foule, beaucoup de ces manifestants masqués ont un discours pacifique et appellent à la mobilisation dans le calme. « Plus on laisse le problème s’installer, et plus ce sera dangereux. J’espère que plus de personnes viendront se joindre à nous et prendront ces problèmes plus sérieusement. Mais les gens ne comprennent pas ce qui se passe vraiment », explique un participant.
« Cela fait quatre ans que je participe à la manifestation des Anonymous, mais cette année c’est particulier, pointe un autre manifestant. C’est les 100 ans de la déclaration de Balfour et je ne peux plus accepter la situation en Palestine. Le monde doit se réveiller. Le territoire a été volé aux Palestiniens, des enfants sont victimes du conflit tous les jours. Il faut réagir. Il y a toute une population qui est opprimée, décimée et nous ne faisons rien du tout. »
Londres étant généralement l’épicentre des manifestations des Anonymous, la faible mobilisation a provoqué beaucoup de déception et laisse à penser que le mouvement qui prône la désobéissance civile est peut-être en train de s’essouffler.
Marina Daras
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