e suis pressé de répondre à cette question par la négative. Nous sommes 57 000 camerounais répertoriés officiellement en France dont 12 000 naturalisés que l’on serait tenté au vu de la loi actuelle d’écarter de tout droit de vote. La double nationalité reste une chimère à ce jour. A l’inverse des 6000 français qui résident au Cameroun et qui plus est jouissent de leurs droits civiques normalement, s’inscrivent sur des listes électorales, choisissent en liberté et en conscience leurs représentants politiques, plus des deux tiers de nos concitoyens ne sont pas inscrits sur les listes électorales et n’ont pas voté aux élections passées.
Cette forte abstention questionne leur aptitude à peser dans le débat politique et ceci peut justifier le mépris dont ils font l’objet de la part des institutions françaises et camerounaises. Il se pose avec acuité ce problème de représentativité mais surtout d’exercice par les Camerounais très nombreux présidents des associations existant sur papiers et des soirées rocambolesques aux saveurs mondaines.
Les responsables politiques camerounais qui font des tournées européennes comme ce fut le cas de Maurice Kamto récemment ont bien raison de le faire mais savent-ils seulement que cette diaspora n’aucune substance, aucune véritable colonne vertébrale.
Si des gens qui vivent dans un pays démocratique comme la France ne peuvent pas prendre la mesure de leurs droits civiques qui leur confèrent un poids et une influence qui peuvent jouer en faveur de leurs doléances (la double nationalité qu’ils souhaitent voir autorisée par exemple), il se justifie alors que ayant nargué le peuple devenu majoritairement des laissés pour compte, Paul Biya se targue d’être longtemps au pouvoir au nom d’une capacité, d’un savoir-faire là où nous savons tous que sa longévité vient aussi entre autres de notre nombrilisme éhonté, de notre incapacité à faire foule, de l’absence d’élites visionnaires, intègres au rang desquelles la diaspora camerounaise de France.
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