La ville irakienne de Kirkouk a vécu ce samedi un deuxième jour d’affrontements entre les forces de sécurité et les jihadistes de l’organisation EI, qui ont lancé la veille un raid spectaculaire et meurtrier. Au moins 46 personnes, principalement des militaires, ainsi que 48 jihadistes, ont été tués lors de combats.
Les attaques à Kirkouk apparaissent comme une tentative de diversion face à la vaste offensive irakienne déclenchée lundi sur Mossoul, dernier grand bastion du groupe Etat islamique en Irak.
Si les autorités affirme avoir repris le contrôle de la ville, la situation reste tout de même très instable. La police a reconnu hier soir que des membres de l’organisation Etat islamique continuaient de circuler librement dans Kirkouk. Après deux jours de combats dans une ville censée être sécurisée par les forces kurdes chacun se demande comment une attaque d’une telle envergure a pu avoir lieu.
Selon les forces de sécurité, l’opération a été minutieusement préparée par des cellules dormantes à l’intérieur de Kirkouk. Une autre source interne à la police affirme que des jihadistes venant du sud ont également profité du manque de coordination entre les milices chiites Al-Shaabi qui assurent la défense des territoire au sud-est de Kirkouk et les peshmergas qui défendent la ville-même.
Ces deux factions armées sont en très mauvais terme. Il y a plusieurs mois, milices chiites et peshmergas s’étaient affrontés dans la région. A l’heure où l’on annonce le déclin de l’organisation Etat islamique en Irak, celle-ci continue de profiter de la division du pays pour mener des attaques terroristes.
Une usine de soufre incendiée
L’organisation jihadiste compte par ailleurs montrer sa capacité à frapper hors des zones sous son contrôle. Contrairement à Kirkouk, l’EI ne semble pas en mesure de lancer des contre-offensives terrestres d’envergure à Mossoul.
Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, est arrivé samedi à Bagdad pour une visite non annoncée afin de faire le point avec des personnalités militaires et politiques sur l’offensive des forces irakiennes à Mossoul.
Au sud de la ville, un incendie provoqué par l’organisation terroriste dans une usine de soufre a engendré des fumées toxiques qui ont tué deux civils et contraint des militaires américains présents sur une base située à proximité à s’équiper de masques à gaz. Un général irakien a admis que la présence des fumées toxiques avait un impact sur la progression des opérations militaires.
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