C’est l’ultimatum lancé par Jean –Yves le Drian à l’endroit des soldats français accusés de viols sur les enfants en Centrafrique.
« Si un seul d’entre eux a commis de tels actes, qu’il se dénonce ! » C’est la sommation lancéé par le ministre de la Défense de France au cours d’une interview accordée au Journal du Dimanche. Il revenait sur l’histoire de viols d’enfants centrafricains dont sont soupçonnés les soldats de la mission Sangaris. Selon le ministre français, Les faits se sont déroulés entre décembre 2013 et mai 2014. Il affirme en avoir été informé deux mois plus tard, le 27 juillet, à la lecture d’un rapport de l’Onu. Un rapport qui a aussitôt été transmis à la justice, avec l’ouverture en parallèle d’une enquête de commandement. Précise-t-il. Pour justifier le silence de son pays sur la question Jean –Yves le Drian estime que l’enquête a de nombreux paramètres à élucider. « C’est normal, elle est complexe, la plupart des soldats concernés ont depuis quitté la Centrafrique. Mais cela n’empêchera pas la justice de faire son travail. » Conclut-il.
Selon le journal anglais the Guardian, les faits se seraient déroulés à Bangui, la capitale centrafricaine, entre décembre 2013 et juin 2014 dans le camp de réfugiés de l’aéroport de M’Poko, un lieu où s’étaient réfugiés des milliers de civils. Les militaires français sont accusés d’avoir violé de jeunes garçons en échange d’argent et de nourriture. Le rapport évoque également des actes de sodomie. Les victimes seraient environ une dizaine. Ces enfants étaient censés être protégés par les militaires français dans le cadre de l’opération Sangaris. Le ministère de la Justice français a indiqué mercredi qu’une enquête préliminaire pour viols sur mineurs de moins de 15 ans avait été ouverte au mois de juillet 2014. Une source à L’Elysée indiquait mercredi au journal L’Express que les plus hautes autorités de l’Etat étaient au courant de cette affaire depuis l’ouverte de l’enquête préliminaire. De même sur place beaucoup étaient au courant de ces agissements. Au total, 14 militaires français sont mis en cause dans cette affaire. Cinq soldats étrangers, précise Le Monde. Un soldat tchadien et deux équato-guinéens seraient également impliqués.
Cette affaire pourrait prendre du temps. La dernière affaire connue impliquant plusieurs soldats français dans des viols de civils remonte à 1994. Dans ce dossier, trois Rwandaises avaient porté plainte en 2005 contre l’armée française pour avoir été plusieurs fois violées par des militaires de l’opération Turquoise. Une affaire instruite en France mais qui n’a, à ce jour, toujours pas été jugée.
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