La cour constitutionnelle a validé sa candidature après avoir subi des menaces de ses partisansPierre Nkurunziza peut solliciter de nouveau le scrutin de ses compatriotes en juin prochain. La Cour constitutionnelle a validé mardi 05 mai la candidature controversée du chef de l’Etat à un troisième mandat présidentiel. «Le renouvellement une seule et dernière fois de l’actuel mandat présidentiel au suffrage universel direct pour cinq ans n’est pas contraire à la Constitution du Burundi » souligne les termes de l’arrêt signé par six juges sur sept et rapportés par l’AFP. Le vice-président de cette Cour Sylvère Nimpagaritse quant à lui a refusé de signer, et a quitté le pays, dénonçant d’énormes pressions sur la Cour pour qu’elle valide la candidature. Pierre Nkurunziza, une première fois élu par le Parlement en 2005 et une deuxième fois au suffrage universel direct en 2010, a été désigné le 25 avril par son parti, le Cndd-FDD, comme son candidat à la présidentielle du 26 juin. Cette désignation a déclenché dès le lendemain, essentiellement dans la capitale Bujumbura, des manifestations d’opposants à un troisième mandat qu’ils jugent inconstitutionnel et contraire aux accords d’Arusha qui avaient ouvert la voie à la fin d’une longue et récente guerre civile (1993-2006).
Le camp Nkurunziza ne cesse lui de répéter que la démarche est parfaitement constitutionnelle, et que la Constitution prévaut sur Arusha. Le pouvoir qualifie désormais de terroristes et d’ennemis du pays les manifestants et a promis de les traiter comme tels. Depuis le début des manifestations le 26 avril, treize personnes ont été tuées: dix protestataires, deux policiers et un soldat. L’article (96) de la constitution prévoit que le chef de l’État est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Mais un autre article, 302, stipule que le premier président « post-transition » (soit Pierre Nkurunziza en 2005) est exceptionnellement élu par l’Assemblée Nationale. Les deux camps s’opposent sur l’interprétation des deux dispositions.
En soutien aux manifestants, les Etats Unis disent non à Pierre Nkurunziza. Selon Le secrétaire d’Etat américain John Kerry la candidature du chef de l’Etat burundais Pierre Nkurunziza à un troisième mandat est contraire à la Constitution du pays. « « Nous sommes profondément préoccupés par la décision du président Pierre Nkurunziza, qui va à l’encontre de la Constitution de ce pays » a-t-il déclaré devant la presse à l’occasion d’une visite officielle au Kenya. Les Etats-Unis avaient déjà dit regretter la candidature de M. Nkurunziza, au lendemain de l’investiture du chef de l’Etat par son parti le Cndd-FDD à la présidentielle du 26 juin, mais pas dans ces termes aussi directs.
Comments
0 comments