On l’avait un peu oublié, mais grace à Oliver Stone qui vient de lui consacrer un biopic sorti vendredi, Edward Snowden, en exil à Moscou depuis trois ans, refait surface. Une vaste campagne vient d’être lancée en faveur de la réhabilitation de l’ancien analyste qui avait révélé l’ampleur de la surveillance de la NSA sur les communications électroniques et Internet. Toutefois ni le Congrès, ni la Maison Blanche n’y sont favorables, pas plus d’ailleurs qu’une large majorité des Américains.
L’organisation américaine de défense des libertés, l’Aclu, assistée par Amnesty International, a lancé par voie de presse une vaste campagne pour demander au président Obama de gracier Edward Snowden.
Ils espèrent que le film d’Oliver Stone qui le présente comme un héros fera changer d’opinion une majorité d’Américains qui estime que Snowden devrait revenir aux Etats-Unis pour y être jugé. Un pardon présidentiel est peu probable pour les raisons données par le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest : « Sa conduite a mis des vies américaines ainsi que la sécurité du pays en danger. »
Un avis partagé par la Commission du renseignement de la Chambre pour qui Snowden n’est pas un héros mais un traître qui a volontairement trahi ses collègues et son pays.
L’analyste n’en a pas moins des supporteurs comme Bernie Sanders ou George Soros, ou encore à Hollywood, Sarah Clarendon, Martin Sheen et Daniel Radcliffe. Dans une vidéo-conférence vendredi, il les a remerciés pour leur soutien, et n’a pas renié son passé. « Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais je suis heureux des décisions que j’ai prises. »
Snowden a également indiqué qu’il comptait voter le mois prochain, mais il n’a pas dit pour quel candidat. Ni Hillary Clinton, ni Donald Trump ne sont en faveur de le gracier.
Jean-Louis Pourtet
Comments
0 comments