Les Espagnols sont appelés aux urnes dimanche 26 juin pour élire un nouveau Parlement. Le déblocage institutionnel semble l’objectif à atteindre lors de ce scrutin car aucun gouvernement stable n’a pu être formé à la suite des élections législatives du mois de décembre.
Le déblocage institutionnel dans lequel se trouve l’Espagne, un pays qui est habitué à la stabilité gouvernementale en général, est l’enjeu principal de ces élections. Les législatives de décembre n’ont en effet pas permis la formation d’un gouvernement. Chaque camp et chaque dirigeant des quatre grands partis sont restés campés sur ses positions et sur ses intransigeances, explique notre correspondant à Madrid, François Musseau.
Beaucoup craignent que ces législatives de dimanche n’apportent pas une plus grande clarté.
« Une chose est claire : personne ne va avoir la majorité absolue. Et ça va être très difficile de construire une majorité. Sans culture d’alliances, et lorsqu’on pense davantage à l’avenir des partis politiques qu’à celui des citoyens, l’Espagne doit forcément changer », analyse Jesus Villalta, professeur en sciences politiques à l’Université Carlos III de Madrid. Et d’ajouter : « On est en train de nous dire que non seulement on vit mal à l’heure actuelle, mais ce sera encore pire dans le futur. Il faut se préparer à tout ça. Si quelqu’un pense que rien de grave ne va se passer, il se trompe ! »
Pedro Sánchez, l’homme pivot ?
Le tenant de la droite et l’actuel Premier ministre, Mariano Rajoy devrait l’emporter mais étant donné son isolement, sa victoire devrait être stérile.
Face au Premier ministre, le parti socialiste semble être la clé de ces législatives. Son leader Pedro Sánchez pourra s’il le veut appuyer une grande coalition à l’allemande, avec la droite, mais son camp n’y est pas favorable.
L’autre solution serait de former un front de gauche avec Podemos, mais là encore, ce sera compliqué, car les socialistes ne sont pas favorables. Ils estiment que ce mouvement n’a d’autre intention que de prendre leur place et de les marginaliser d’autant que, selon les récents sondages, les alternatifs de Podemos surclasseraient leur rival socialiste.
Quel que soit le scénario, la formation d’une coalition stable au pouvoir sera très difficile, au point même qu’on évoque déjà l’hypothèse d’un troisième scrutin législatif d’ici décembre.
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