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Élection présidentielle sous tension dans un Congo privé de télécommunications

Près de deux millions d’électeurs congolais se rendent aux urnes, dimanche, pour une élection présidentielle qui oppose le chef d’État sortant, Denis Sassou Nguesso, qui cumule 32 ans à la tête du pays, à huit candidats d’opposition.

Le Congo-Brazzaville s’apprête à vivre une journée électorale sous haute tension, dimanche 20 mars. Le président sortant Denis Sassou Nguesso, qui cumule 32 ans à la tête du pays, brigue un troisième mandat consécutif face à huit candidats d’opposition.

Signe de fébrilité du pouvoir, toutes les télécommunications – téléphone, internet, SMS – sont coupées dimanche et lundi dans le pays, officiellement « pour des raisons de sécurité et de sûreté nationales ».

Les bureaux de vote devaient ouvrir à 07H00 (06H00 GMT) et fermer à 18H00 (17H00 GMT).

Coalisés contre M. Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans au pouvoir à la tête du Congo, petit état pétrolier d’Afrique centrale peuplé de 4,5 millions d’habitants, cinq candidats d’opposition estiment que les conditions ne sont pas remplies pour des élections « sincères, crédibles et transparentes ».

Affirmant que la fraude « a déjà commencé » avec des votes par anticipation, la création de bureaux de vote fictifs ou encore la distribution de fausses cartes d’électeurs, ces candidats n’envisagent pas de boycotter les élections mais ont appelé le peuple à « exercer sa souveraineté » dans le cas où le président sortant l’emporterait dès le premier tour, comme celui-ci l’a promis à ses partisans.

Les Nations unies ont appelé au calme, exhortant les autorités à garantir un scrutin libre et transparent et l’opposition à faire valoir ses éventuelles contestations par des voies légales afin de garantir la tenue du scrutin « dans une atmosphère apaisée et exempte de toute violence », dans un pays encore marqué par le traumatisme de la guerre civile de 1997 à l’issue de laquelle M. Sassou était revenu au pouvoir.

Selon une source gouvernementale, la décision de couper les communications n’entraîne « aucune entrave au vote » et « n’entrave en rien l’accès de l’opposition aux résultats », mais l’Etat cherche « à se prémunir contre la publication illégale de résultats ».

Pas d’observateurs européens

N’ayant aucune confiance dans la Commission nationale électorale indépendante (CNEI) chargée de publier les résultats, les cinq candidats du pacte anti-Sassou – Guy-Brice Parfait Kolélas, Jean-Marie Michel Mokoko, Claudine Munari, André Okombi Salissa et Pascal Tsaty Mabiala – ont créé une « commission technique » parallèle pour surveiller le scrutin.

L’opposition, qui compte avoir des délégués dans chaque bureau du pays, voulait y photographier à l’aide de téléphones portables les procès-verbaux afin de compiler ses propres résultats et de pourvoir les comparer à ceux publiés au niveau national.

La coupure des communications devrait sérieusement limiter sa capacité à le faire.

A la tête du Congo de 1979 à 1992 sous le régime du parti unique, M. Sassou Nguesso était revenu aux affaires par les armes en 1997, avant d’être élu en 2002 et réélu en 2009 lors d’élections contestées par l’opposition. Sa candidature a été rendue possible par un changement de Constitution ayant fait sauter les deux verrous qui l’empêchaient de se représenter.

La nouvelle loi fondamentale est entrée en vigueur en novembre, après son adoption par référendum. L’opposition, qui avait qualifié de « coup d’Etat constitutionnel » le projet de changement de constitution, avait appelé à boycotter le référendum, dont elle a rejeté les résultats.

Jugeant que les conditions pour un scrutin transparent et démocratique ne sont pas réunies, l’Union européenne a renoncé à missionner des observateurs électoraux.

L’Union africaine (UA) n’a pas eu ces réticences.

A la tête d’une mission d’observation électorale de l’UA d’une trentaine de personnes, l’ancien Premier ministre de Djibouti, Dileita Mohamed Dileita, a souhaité vendredi « des élections libres et transparentes » et a exhorté l’opposition à faire valoir ses éventuelles revendications par des « voies légales » sans appeler « à ce que les gens sortent dans la rue » pour contester les résultats.

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