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Cérémonie d’investiture de Donald Trump : casse-tête chinois pour les organisateurs

Décidément, aucune étape sur la route vers la Maison Blanche n’est aisée pour Donald Trump. Après une campagne mouvementée, marquée par les attaques personnelles, les polémiques et les protestataires, l’homme d’affaires new-yorkais doit désormais être formellement investi président des Etats-Unis, vendredi 20 janvier, à Washington, la capitale américaine. Mais l’organisation de la cérémonie, hautement symbolique, est loin d’être une formalité pour le magnat de l’immobilier et ses équipes. Franceinfo vous explique pourquoi les préparatifs de ce grand barnum relèvent du casse-tête.

Parce que la fête pourrait être gâchée par les anti-Trump

Pour sa cérémonie d’investiture, Donald Trump voyait les choses en grand. Le milliardaire a même, un temps, imaginé ouvrir les portes de la Maison Blanche à cette occasion, comme Andrew Jackson l’a fait en son temps, raconte le New York Times. L’idée a dû être abandonnée. « Malheureusement, les inquiétudes autour de la sécurité sont différentes par rapport à 1829 », explique au journal Thomas Barrack Jr., un proche en charge des préparatifs de l’investiture.

Celles-ci vont être particulièrement épineuses cette année, notamment car la cérémonie devrait attirer de nombreux manifestants anti-Trump. Déjà, au lendemain de son élection, des manifestations avaient éclaté dans plusieurs grandes villes américaines. Et depuis novembre, les opposants de Donald Trump s’organisent pour frapper fort fin janvier. Le service des parcs nationaux, qui régule la majorité des espaces publics à Washington, a reçu en tout 23 demandes de permis pour des manifestations pro et anti-Trump le 20 janvier, rapporte le New York Times. C’est beaucoup plus que pour n’importe quelle autre investiture d’un président américain.

Parmi les manifestations qui se préparent, il y a notamment la « marche des femmes sur Washington », une idée qui a émergé spontanément après l’élection, et qui a réussi à amasser énormément de soutiens, dont celui du Planning familial, une des cibles du camp républicain durant la campagne. « Nous allons envoyer un message fort à notre nouveau gouvernement, pour son premier jour au pouvoir, et au monde : que les droits des femmes sont des droits de l’Homme », promet l’organisation. Des centaines de milliers de personnes se sont déjà inscrites sur la page de l’événement Facebook.

Ce fort afflux de manifestants attendu le 20 janvier est un défi pour les entreprises et les hommes chargés d’assurer la sécurité d’une cérémonie qui accueillera des centaines de milliers de personnes. L’armée est sur les rangs, avec 13 000 militaires mobilisés. Selon le New York Times, les frais nécessaires pour encadrer ces événements devraient excéder les 100 millions de dollars.

Parce que les invités de marque se font prier

George W. Bush serre dans ses bras Barack Obama juste après qu\'il a prêté serment lors de sa cérémonie d\'investiture le 20 janvier 2009. 
George W. Bush serre dans ses bras Barack Obama juste après qu’il a prêté serment lors de sa cérémonie d’investiture le 20 janvier 2009.  (PAUL J. RICHARDS / AFP)

C’est une tradition aux Etats-Unis que d’inviter les anciens présidents à l’investiture du nouvel arrivant à la Maison Blanche. En 2008, par exemple, tous les anciens présidents encore en vie s’étaient rendus à la cérémonie d’investiture de Barack Obama. Mais dans le cas de Donald Trump, il semble que leur participation coule moins de source.

Pour l’instant, seul Jimmy Carter a confirmé sa présence, rapporte Politico (en anglais). George H. W. Bush a déjà décliné l’invitation, son porte-parole évoquant son âge avancé (92 ans). Une telle absence pour raisons de santé n’est pas inédite : lors de la seconde cérémonie d’investiture d’Obama, en 2013, ni George W. Bush ni son père n’étaient présents, car ce dernier venait tout juste de sortir de l’hôpital.

Il n’est toujours pas certain que le dernier président républicain en date acceptera l’invitation du comité inaugural. George W. Bush n’avait pas soutenu Donald Trump durant la campagne présidentielle, après que le milliardaire s’est montré particulièrement violent durant les primaires républicaines à l’encontre de son frère, Jeb Bush, présenté au départ comme le favori du scrutin. Sur son compte Twitter, Donald Trump l’avait notamment présenté comme un homme « faible », « inefficace » et « désespéré ».

La question est encore davantage épineuse pour le clan Clinton. Depuis son dernier mandat, Bill Clinton s’est rendu aux cérémonies d’inauguration de tous ses successeurs. Reste encore à savoir s’il fera de même pour Donald Trump, et si Hillary Clinton, ancienne Première dame, sera assise à ses côtés, sous l’œil des caméras du monde entier qui scruteront ses moindres réactions.

Parce que le casting a du mal à se boucler

Peu d’artistes ont accepté de chanter lors de l’investiture de Donald Trump. Céline Dion, Justin Timberlake, le groupe Kiss ou encore l’Italien Andrea Bocelli ont notamment décliné l’offre. Finalement, ce sera Jackie Evancho, une jeune chanteuse de 16 ans, repérée lors de l’édition 2010 d' »America’s Got Talent », l’équivalent de « Un incroyable talent », qui interprétera l’hymne américain. On est loin du calibre des artistes qui avaient chanté aux deux investitures de Barack Obama : Aretha Franklin en 2009 et Beyoncé en 2013.

Face à ce casting de seconde zone, Donald Trump a déclaré sur Twitter, à grand coup de points d’exclamation et de majuscules, se moquer d’avoir des célébrités sur scène : « Le soi-disant ‘gratin’ des célébrités veulent tous des tickets pour l’inauguration, mais regardez ce qu’ils ont fait pour Hillary, RIEN. Je veux le PEUPLE ! »

La troupe de danseuses les Rockettes, le 23 août 2016, à New York.
La troupe de danseuses les Rockettes, le 23 août 2016, à New York. (DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Seules autres têtes d’affiche, pour l’instant : les Rockettes, dont la participation n’a pas non plus été évidente. Après l’annonce de leur présence, la troupe a dû faire face à des flots de critiques, y compris de l’une de ses danseuses. « La décision de danser pour un homme qui soutient tout ce pour quoi nous sommes contre est épouvantable », a écrit Phoebe Pearl dans une publication Instagram, depuis supprimée. Le Madison Square Garden Co., propriétaire de la troupe de danse, a finalement annoncé que la participation des danseuses se ferait uniquement sur la base du volontariat.

Parce que les polémiques s’accumulent déjà

Les figures religieuses qui participeront à la cérémonie ont aussi provoqué un certain débat. Parmi elles, on compte la pasteure Paula White et l’évêque Wayne T. Jackson, tous deux sont associés au « gospel de la prospérité », selon lequel la richesse des croyants est une volonté divine. Paula White a par exemple écrit un sermon titré « Pourquoi Dieu veut que vous soyez riche », dont le téléchargement est – évidemment – payantLeur invitation à une investiture est une grande première, alors que de nombreux chrétiens américains considèrent leur mouvement comme hérétique, explique l’agence AP.

Outre-Atlantique, les médias progressistes s’étonnent de cette invitation, n’hésitant pas à qualifier Paula White de « charlatan » ou de femme « louche ». Dans les années 2000, ses dépenses avaient attiré l’attention du fisc américain et du Comité de finance du Sénat, raconte Politico. L’enquête avait finalement été close, notamment car elle a refusé de coopérer à l’investigation, d’après les médias de l’époque.

A cela s’ajoute le comportement des proches de Donald Trump, qui ont semble-t-il voulu profiter de l’occasion pour monnayer l’accès au futur président des Etats-Unis. Une nouvelle organisation non lucrative, l’Opening Day Foundation, proposait plusieurs formules pour se rapprocher du premier cercle du milliardaire, à commencer par ses fils : pour un million de dollars, une expédition chasse ou pêche avec Eric Trump ou Donald Trump Jr. était ainsi offerte, selon l’invitation relayée par le site TMZ. Les fils Trump figuraient, dans les documents officiels, parmi les dirigeants de la fondation, rapporte NPR. Face à la polémique, l’équipe du président a finalement clarifié la situation : ils ne sont « pas impliqués » dans l’organisation de cet événement, finalement reporté au printemps.

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