La police catalane est accusée d’avoir tardé à intervenir pour dégager des Gardes civils enfermés dans un bâtiment après une perquisition.
Le chef de la police de Catalogne est arrivé ce vendredi à l’Audience nationale de Madrid, un tribunal notamment en charge des affaires de sécurité nationale, où il est poursuivi pour « sédition ».
Josep-Lluis Trapero est convoqué comme ses adjoints et les chefs des deux principales associations indépendantistes de Catalogne pour les troubles ayant accompagné des arrestations et perquisitions en Catalogne, et alors que le gouvernement séparatiste de la région envisage une déclaration unilatérale d’indépendance.
Outre Josep Lluis Trapero, trois personnes sont poursuivis: Teresa Laplana, une autre responsable de police catalane, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, présidents de deux plus puissantes associations séparatistes, l’Assemblée nationale catalane (ANC) et Omnium.
Interventions trop tardives
La justice les a convoqués en tant qu’inculpés dans le cadre d’une « enquête pour sédition » liée à des manifestations survenues les 20 et 21 septembre à Barcelone. Des manifestants encouragés par l’ANC et Omnium avaient alors bloqué des gardes civils dans leur bâtiment pendant des heures et avaient endommagé leurs véhicules, des faits passibles de quinze ans de prison.
Les Mossos d’Esquadra sont accusés de ne pas être intervenus assez vite pour aider la Garde civile, ainsi que de ne pas avoir empêché l’ouverture des bureaux de vote lors du référendum d’autodétermination interdit dimanche, alors que la justice le leur avait ordonné.
Plus grave crise politique depuis 1977
Les inculpés étaient accompagnés ce vendredi d’un petit groupe d’élus indépendantistes catalans mais aussi d’élus nationalistes basques de droite et de la gauche indépendantiste.
La tenue de ce scrutin en dépit de son interdiction par la Cour constitutionnelle a déclenché la plus grave crise politique en Espagne depuis la restauration de la démocratie en 1977. Les dirigeants séparatistes catalans, qui estiment avoir remporté le référendum avec 90% des voix et un taux de participation de 42,3% envisagent de déclarer l’indépendance unilatéralement, posant un risque majeur pour la stabilité de l’Europe.
Ils sont prêts à le faire même si ce scrutin ne remplit pas les critères exigés dans ces circonstances (commission électorale indépendante, secret du vote, assesseurs….). Le parquet a la possibilité de requérir le placement en détention provisoire des inculpés à l’issue de leur comparution.
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