Une majorité de sénateurs du Brésil ont annoncé qu’ils voteraient pour l’ouverture du procès en destitution de la présidente Dilma Rousseff et donc sa mise à l’écart du pouvoir pendant un maximum de 180 jours, dans la nuit de mercredi à jeudi. Le vote officiel doit avoir lieu dans les prochaines heures. A 03H15 locales (08H15 en Belgique), 41 sénateurs sur un total de 81 s’étaient prononcés en faveur de la suspension du mandat de Mme Rousseff, accusée de maquillage des comptes publics.
Le vote officiel aura lieu dans les prochaines heures. Si le vote confirme cette tendance, le vice-président Michel Temer assumera les fonctions de président par intérim, en attendant le jugement final de Mme Rousseff par le Sénat.
M. Temer, ancien allié de la présidente, est devenu son adversaire lorsque sa formation, le grand parti centriste du PMDB, a quitté fin mars la coalition gouvernementale dominée par le Parti des travailleurs (PT, gauche) au pouvoir depuis 13 ans, sous les présidences de Luiz Ignacio Lula da Silva (2003-2010) puis de Mme Rousseff (depuis 2010).
« Mon vote est en faveur de l’ouverture du procès », a dit Blairo Maggi, quarante-et-unième sénateur à se manifester dans ce sens. Cet élu est pressenti pour devenir le ministre de l’Agriculture du gouvernement Temer.
Ironie de l’histoire, le sénateur Fernando Collor de Mello, qui avait démissionné en 1992 de ses fonctions de président de la République quelques jours avant sa destitution pour corruption, a participé aux débats sans dévoiler le sens de son vote.
Le camp de Mme Rousseff, qui avait déjà fait ses cartons, ne se faisait pas beaucoup d’illusions depuis le début de la séance plénière du Sénat mercredi matin.
La Chambre des députés avait déjà avalisé la procédure de destitution le 17 avril par une écrasante majorité.
Première femme élue présidente du Brésil, Mme Rousseff, 68 ans, doit s’exprimer jeudi vers 10H00 (15H00 HB) avant de quitter le palais présidentiel du Planalto et prendre un bain de foule avec ses partisans, selon le service de communication du PT interrogé par l’AFP.
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