La Russie et la Turquie traversent une grave crise diplomatique déclenchée par la destruction d’un bombardier russe par l’aviation turque à la frontière syrienne le 24 novembre. Furieuse, la Russie a ordonné des sanctions économiques contre la Turquie, notamment un embargo sur les importations de fruits et légumes turcs, et rétabli les visas pour les citoyens turcs à partir du 1er janvier prochain. «Les sanctions pourraient réduire la croissance du PIB de la Turquie en 2016 d’environ 0,3 à 0,7 point de pourcentage, si elles persistent sur l’année prochaine et sont pleinement appliquées, l’essentiel de l’impact étant lié au tourisme et se produisant vers le milieu de l’année», estime la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) dans un communiqué.
Les deux économies sont fortement liées dans des domaines comme l’énergie, le tourisme, ou la construction, observent les économistes de l’institution basée à Londres. La détérioration des liens économiques devrait avoir un impact «non négligeable, mais pas majeur, sur le PIB de la Turquie», relativise toutefois la banque. L’impact se fera sentir dans le domaine du tourisme et des exportations alimentaires, ainsi que par une baisse des affaires nouvelles pour les entreprises turques en Russie.
Toutefois, «pour l’instant, une perturbation de la fourniture énergétique semble hautement improbable», estiment les économistes de la Berd. Quant à la Russie, l’impact de sanctions sur sa propre économie devrait rester «limité», jugent-ils. Sauf si ses exportations d’énergie venaient à être affectées, auquel cas l’effet serait négatif. La Turquie est le deuxième marché à l’export pour le gaz russe. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré samedi que son pays pouvait trouver d’autres fournisseurs d’énergie que la Russie.
(afp)
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