Trois semaines après son ami Salah Abdeslam, Mohamed Abrini a été arrêté vendredi à Bruxelles, comme l’a confirmé ce soir le procureur fédéral.
Il était le deuxième homme, l’autre fugitif recherché par toutes les polices dans l’enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis.
Mohamed Abrini et Salah Abdeslam sont des amis de longue date et leurs familles habitent à deux pas, à Molenbeek, une des 19 communes de Bruxelles. Salah et Mohamed «étaient copains depuis l’adolescence, mais ils n’ont pas fait l’école ensemble», avait répondu la mère du second, persuadée que son fils ne pouvait y avoir participé. Mohamed a grandi entouré de trois frères et deux sœurs, puis a abandonné à 18 ans ses études de soudeur, avait expliqué sa famille.
Dans l’enquête sur les attentats du 13 Novembre, une très longue liste de vols et de faits de détention de drogues, depuis le début des années 2000, remplit le chapitre des antécédents judiciaires. Son frère avait confirmé plusieurs séjours en prison ces dernières années.
«Brioche», son surnom parce qu’il travaillait dans une boulangerie, «est quelqu’un qui aime beaucoup l’argent et qui a manipulé beaucoup d’argent. En fait, il a la réputation d’avoir fait un coup de 200.000 euros. C’est un voleur. Il n’a jamais parlé de religion ou quoi que ce soit», avait aussi raconté aux enquêteurs l’un des inculpés dans le volet belge de l’enquête, Ali Oulkadi.
Repéré comme islamiste radical par les services belges, Abrini est aussi soupçonné de s’être rendu en Syrie en été 2015 pour un bref séjour. Son petit frère, Soulaimane, y est mort à 20 ans. Il était connu des services antiterroristes pour avoir été membre cellule de combat qu’Abdelhamid Abaaoud, l’un des organisateurs des attentats de Paris et membre du trio des terrasses. «Il n’a jamais parlé» de partir en Syrie ou du groupe État islamique (EI), défendait sa mère. «Ils disent: il est dangereux, il est armé. Ça me rend malade», soupirait-elle. Mohamed Abrini est passé par Birmingham, fief des islamistes britanniques. En août, il part depuis l’Allemagne au Maroc. Puis, sa trace disparaît jusqu’aux jours précédant les attentats en région parisienne.
Abdeslam : «C’est mon voisin, il n’a rien fait»Lors de ses deux heures de garde à vue le 19 mars, Salah Abdeslam s’était vu présenter une photographie de Mohamed Abrini. «C’est mon voisin. Il n’a rien à voir avec les attentats de Paris. Il n’a rien fait. Il a été à Paris pour m’accompagner avant les faits, lorsque je m’y suis rendu pour louer l’hôtel», aurait répondu le Français, selon «Le Monde».
Le parquet fédéral a confirmé ce vendredi soir que les empreintes d’Abrini avaient été retrouvées dans la Renault Clio abandonnée à Paris après les attentats et dans un appartement d’Alfortville (Val-de-Marne) où ont séjourné les terroristes de Paris. Interrogé après son arrestation sur le sort d’Abrini, Salah Abdeslam affirmait ignorer où se trouvait (Abrini), ajoutant ne l’avoir «jamais vu dans ses différentes planques.» Abrini a t-il participé aux attentats de Bruxelles ? La question restait entière ce vendredi soir.
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