La France se figera lundi pour une minute de silence au troisième jour du deuil national décrété après l’attentat de Nice, alors que les enquêteurs explorent la possibilité que l’auteur de la tuerie ait eu des complices.
A Nice, les autorités prévoient pour cette minute de silence des « moyens exceptionnels supplémentaires » de sécurité sur la Promenade des Anglais, où s’est déroulé le massacre commis par le tueur au camion, le Tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, et revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI).
L’enquête a progressé pour cerner les éventuelles complicités de l’auteur de l’attentat.
Dimanche, sept personnes se trouvaient en garde à vue, après la levée de celle de l’épouse de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, dont il était séparé. Parmi elles, un Albanais de 38 ans, arrêté dimanche, est soupçonné d’avoir fourni le pistolet 7,65.
Selon des sources policières, au moins une personne a évoqué en garde à vue un basculement « récent » vers « l’islam radical » de Lahouaiej-Bouhlel, un homme violent qui n’affichait jusqu’il y a peu aucun intérêt particulier pour la religion.
Le gouvernement socialiste a appelé samedi « tous les Français patriotes » à venir épauler les forces de sécurité. Un nouveau conseil de défense et de sécurité est prévu lundi pour tirer les leçons de cet attentat alors que l’exécutif français continue d’être critiqué sur sa gestion antiterroriste.
L’appel du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, à rejoindre les réservistes de la police et la gendarmerie est la seule proposition nouvelle lancée par le pouvoir, acculé à réagir trois jours après le carnage.
L’ancien Premier ministre Alain Juppé, candidat à la primaire de droite pour l’élection présidentielle de 2017, a de nouveau appelé le gouvernement à « passer à la vitesse supérieure » contre le terrorisme.
Le président du parti Les Républicains (droite), Nicolas Sarkozy, a jugé que « tout ce qui aurait dû être fait depuis 18 mois ne l’a pas été ». « Nous sommes en guerre, une guerre totale (…) Donc, je vais employer des mots forts: ça sera eux ou nous », a déclaré l’ex-chef de l’Etat dans le journal télévisé du soir sur TF1, très regardé.
En réponse, le Premier ministre Manuel Valls a mis en garde contre toute surenchère: « Remettre en cause l’État de droit, remettre en cause nos valeurs, serait le plus grand renoncement ». Selon les autorités, « 100.000 policiers, gendarmes et militaires sont mobilisés pour assurer la sécurité » en France.
MM. Valls et Cazeneuve ont également affirmé, dans un communiqué commun, que l’action « résolue » de l’exécutif « donne des résultats », déclarant que « 16 attentats ont été déjoués sur notre sol depuis 2013 ».
Le bilan de l’attentat à Nice de 84 morts, dont dix mineurs, pourrait encore s’alourdir. Le pronostic vital de 18 blessés, dont un enfant, était toujours engagé dimanche. Au total, 85 personnes restaient hospitalisées.
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