Le 19 août 2002, le général Fouda, aujourd’hui Conseiller spécial de Paul Biya qui occupait les fonctions d’Aide de camps du chef de l’Etat à cette date appelle de Jean Marie Atangana Mebara, ministre de l’enseignement supérieur et lui fait savoir que le chef de l’Etat doit le recevoir à 11 heures. Jean Marie Atangana est tout naturellement paniqué. Il s’interroge sur les raisons de cette convocation inhabituelle, puisque quelques jours plus tôt, le colonel Fouda lui avait déjà fait savoir par téléphone qu’il serait reçu par le chef de l’Etat et ne devait plus quitter la ville n’importe comment. A 10 heures 25, Atangana Mebara quitte son bureau du 10ème étage au ministère de la présidence de la République pour le Palais de l’unité. Lorsqu’il arrive, il est conduit par un adjudant dans un salon. Puis le colonel Fouda se pointe et indique que le chef de l’Etat le recevra dans les prochaines minutes.
Le rendez-vous entre celui qui est encore à cet instant ministre de l’Enseignement supérieur et Paul Biya a lieu à 11 heures. Avant d’arriver, Jean Marie Atangana Mebara avait apprêté un ensemble de fiches sur l’enseignement supérieur dont il avait la charge. D’entrée de jeu, Paul Biya dit : « Bonjour monsieur le ministre, veuillez vous asseoir ». Atangana Mebara affirme être surpris par le silence et le calme de Paul Biya. Au cours de cet entretien qui durera près d’une vingtaine de minutes, Paul Biya lui pose un ensemble de questions sur l’enseignement supérieur, le chômage des jeunes, le fonctionnement de l’administration, les questions de sécurité et autres. Le concerné affirme lui-même avoir été embarrassé parce qu’il n’avait pas les réponses à tout. Mais à la fin de l’entretien, Paul Biya lui dit : « Bon, monsieur le ministre, vous allez devoir vous occupez de tout cela ».
Paul Biya se leva, Mebara compris que l’audience était à sa fin. Lui également se levait. Le chef de l’Etat lui tendit la main en signe d’au revoir. La suite, Mebara la raconte en ces termes: En me serrant la main, plutôt chaleureusement (du moins en eus-je le sentiment), le Président crut devoir insister, « vous n’en parlez à personne; vous m’avez bien compris ? » Je bredouillais un « oui Monsieur le Président » et je lui tournais le dos pour regagner la porte par laquelle j’étais entré. ». Donc Mebara ne devait même pas dire à sa femme qu’il venait d’être consulté par le chef de l’Etat.
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