Le président de la Catalogne a annoncé et signé mardi soir une déclaration d’indépendance. Mais il l’a dans la foulée suspendue. Madrid a jugé « inadmissible » cet acte. BFMTV.com fait le point.
Devant les parlementaires catalans, Carles Puigdemont, président de la région, a assuré mardi soir que la région catalane avait « obtenu le droit à l’indépendance ». Plus tard, il a signé une déclaration mais l’a suspendue aussitôt. Dans la foulée, le gouvernement espagnol a réagi vivement. L’exécutif de Mariano Rajoy a jugé « inadmissible » une déclaration implicite d’indépendance.
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Une indépendance suspendue
Le président séparatiste de la région, Carles Puigdemont, a promis de transformer la Catalogne en « République » indépendante, il a d’ailleurs signé une déclaration d’indépendance, tout en défendant une suspension du processus pour trouver une « solution négociée » avec Madrid. Carles Puigdemont a estimé que sa région vivait un « moment historique », s’appuyant sur la victoire du « oui » à l’indépendance à 90,19% des voix, lors du référendum d’autodétermination -interdit et contesté- du 1er octobre.
« Le gouvernement catalan et moi-même proposons que le Parlement suspende les effets d’une déclaration d’indépendance afin de pouvoir entreprendre dans les prochains jours un dialogue », a-t-il déclaré.
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L’allocution modifiée à la dernière minute?
Jusqu’à la dernière minute, Madrid a exhorté le leader séparatiste à ne pas prendre de décision « irréversible ». Selon une source du gouvernement régional catalan, juste avant l’ouverture de la séance parlementaire, Carles Puigdemont a reçu un ou des appels de l’étranger qui l’ont amené à repousser son allocution, voire à la modifier.
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Quel avenir pour l’autonomie de la région
Après la déclaration du président de la Généralité de Catalogne, le gouvernement espagnol a jugé « inadmissible » cette position. Mariano Rajoy avait laissé entendre qu’en cas de déclaration d’indépendance, quelle qu’elle soit, immédiate ou différée, il pourrait suspendre l’autonomie de la région, une mesure sans précédent depuis 1934.
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Réunion d’urgence du conseil des ministres
Carles Puigdemont « ne sait pas où il est, ni où il va », a déclaré la numéro deux du gouvernement conservateur espagnol. Le gouvernement doit d’ailleurs se réunir en urgence ce mercredi pour décider d’une réponse. Le conseil des ministres, présidé par le conservateur Mariano Rajoy, décidera quelles mesures prendre au lendemain d’une séance parlementaire confuse au parlement catalan.
Le gouvernement a déjà pris le contrôle des finances de la région en septembre. Il peut aussi instaurer un état d’urgence allégé lui permettant d’agir par décrets. Une arrestation de Carles Puigdemont et son entourage dans le cadre d’une enquête judiciaire déjà ouverte pour sédition n’est pas exclue. Madrid avait indiqué qu’une médiation avec Carles Puigdemont n’était « pas envisageable ».
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Une grave crise politique
L’ambassadeur d’Espagne en France a dénoncé sur BFMTV un « coup d’État au ralenti » en Catalogne. Le référendum d’autodétermination, invérifiable faute de commission électorale, a ouvert la crise politique la plus grave en Espagne depuis son retour à la démocratie en 1977, divisant aussi profondément les habitants cette région riche -qui pèse 19% du PIB du pays- où vivent 16% des Espagnols. Les Catalans, divisés presque à parts égales sur l’indépendance, souhaitent en majorité un référendum en bonne et due forme.
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