C’est un décret présidentiel pris ce jour qui annonce cette décision. Longtemps espérée par les familles sociologiques et professionnelles de l’avocate, bien que soient attendues les implications concrètes de cette décision favorable de l’avocate, cette grâce présidentielle intervient en pleine tension entre l’ordre des avocats et le gouvernement au sujet de l’engagement de ce dernier dans la contestation du projet gouvernemental de révision du code pénal.
Visiblement, face à la détermination du barreau exprimée à l’issue de son dernier conseil élargi aux anciens bâtonniers, malgré l’amendement du très controversé article 127 sur les immunités – pour en exclure les ministres et membres du gouvernement -, le chef de l’État offre manifestement cette libération dans ce contexte pour faire baisser la pression des avocats.
Dans le communiqué sanctionnant son dernier conseil élargi tenu à Douala, l’ordre des avocats, après avoir dénoncé l’attaque du garde des sceaux à l’endroit du Bâtonnier, a annoncé pour les prochaines semaines.
Manifestement, après avoir cédé sur l’article 127 du code pénal révélé par la bâtonnier et son conseil, le pouvoir offre cette libération d’une membre de cet ordre professionnel pour essayer de circonscrire le courroux de ses membres vexés par les propos du ministre de la justice -responsable de la tutelle étatique – à leur égard. En effet, le 22 juin 2016, au cours de la plénière d’adoption du projet de loi par l’Assemblée nationale, le garde des sceaux avait traité le Bâtonnier de de l’ordre des avocats de « soi-disant chef des avocats ». Suscitant ainsi l’ire des avocats qui ont ainsi perçu un manque de respect et de considération à tout ce corps. Depuis lors, ils ont décidé de désormais traiter directement avec le plus haut sommet de l’État. Qui semble ainsi leur donner des signaux de les avoir » compris » même si l’on sait que depuis plusieurs mois, les plus hauts représentants de l’État français dont Lydienne Yen Eyoum a la nationalité demandaient plus ou moins fermement la libération.
Comme dans une partie d’échec, le président Biya essaie donc de faire d’une pierre deux coups : contenter ses partenaires français tout en rassurant parallèlement ce corps professionnel sensible aux 3000 membres. Ces derniers s’en contenteront-ils? Les prochains jours nous éclaireront sans aucun doute.
Alex Gustave Azebaze
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